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   — Quoi? c'est l'enfant Oger, s'écria-t-il. Ali! le ciel
soit béni, que le bon archevêque de Rheims ait ainsi remis
de jour en jour pour le faire pendre.
   Cependant Oger, suivi de ses jeunes compagnons de
victoire, se dirige vers Gharlemagne pour lui remettre
la bannière de France. Toute l'armée se pressait sur leurs
pas et chacun bénissait tous ces nobles enfants aussi
vaillants que leurs pères. Charlemagne dit à Oger, en
recevant l'oriflamme de ses mains :
   — Pourquoi tenez-vous à la main cette épée victo-
rieuse, le fourreau et le baudrier? pourquoi n'est-elle
pas ceinte au flanc ?
   —-Sire, répondit l'enfant Oger, je le ferai ainsi, si
ainsi vous l'ordonnez ; mais je ne suis qu'un page et non
pas un chevalier.
   Charlemagne descendit de son t r ô n e , et lui-même il
voulut lui ceindre l'épée et lui vêtir l'haubert étincelant.
L'enfant Oger rougissait de pudeur et pleurait de plaisir.
Dès ce moment il fut chevalier de la main du meilleur
roi qui jamais ait vécu.
   Ensuite Charlemagne lui fit dire comment il avait dé-
sarmé Alori et ses Lombards. Nos Français furent plus
joyeux et plus étonnés que je ne saurais dire.
   — Oger, lui dit le vieil empereur dont la barbe est
mêlée, je suis aujourd'hui ton père d'armes et je veux te
faire aussi grand que mes fils naturels qui seront tous em-
pereurs ou rois. En ce jour, je te donne en héritage
Mantoue et tous les fiefs du lombard Alori. A toi seront
encore toutes les terres d'Italie que nous reprendrons aux
Sarrazins depuis ce champ de bataille. Le voulez-vous
ainsi, mes barons ?
  — Nous le voulons ! nous le voulons !
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