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    LE PROCÈS DU COLLIER.


                     ÉPISODE       DE    1785.


   Ce procès fameux e u t , à son époque , un grand retentisse-
ment dans toute l'Europe ; il provoqua une infinité de discus-
sions, souleva d'immenses querelles et de fâcheuses récrimi-
nations; il mit en émoi la cour de France, le clergé, le pape
et le collège des cardinaux. Les causes de ce mouvement
extraordinaire provenaient des passions politiques qui alors
s'attachaient à tout, envahissaient tout. Puis des noms remar-
quables étaient mis en c a u s e , et dans ce procès si compli-
q u é , si scandaleux, régnaient l'imprévu, l'extraordinaire,
l'originalité des incidents, la bizarrerie. Que découvre-t-on
à la fin de tout ceci? un délit d'escroquerie et un faux en
écriture. La grande chambre du parlement s'occupa pendant
huit mois de l'enquête judiciaire. —Voici les faits : Les joail-
liers de la couronne, Boehmer et Bossange, avaient fait des-
siner un collier admirable, et l'avaient fait exécuter en bril-
lants superbes. Ce collier fut estimé 1,800,000 francs. C'était
le roi Louis XV, q u i , voulant donner à sa maîtresse, la Du-
barry, la plus belle parure de diamants , avait commandé ce
travail à Boehmer et Bossange. La mort de Louis XV, qui ar-
riva pendant la fabricalion de ce collier, ne permit pas aux
joailliers d'abandonner leur entreprise. Ils continuèrent donc,
 dans l'espoir que la reine de France ou toute autre souveraine
 ou princesse pourrait l'acheter. — P o u r t a n t , à la fin de l'an-