Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                                204
C'est un mérite d'être le premier à transporter dans son pays
une industrie florissante dont il était tributaire.
   Je termine ici cet essai de statistique industrielle locale
écrit pour des lecteurs qu'il ne fallait pas effrayer de minu-
tieux détails technologiques. Je ne devais leur présenter
de l'industrie , que la partie la plus propre à piquer la curio-
sité, à exciter l'intérêt, à provoquer le désir d'aller plus avant
dans l'étude des connaissances industrielles, étude attrayante
et instructive. Quand beaucoup de gens s'adonnent à la re-
cherche des merveilles de la nature et de l'art, comment ne
serait-on pas stimulé à poursuivre celle des belles productions
de l'industrie ? On collectionne les tributs divers de l'histoire
naturelle, pourquoi ne s'occuperait-on pas aussi de réunir dans
son cabinet des échantillons choisis des principaux produits
de nos manufactures ?
   La ville, il est v r a i , devrait à cet égard donner un salu-
taire exemple , tandis qu'elle oublie que le Palais des Arts est
aussi le Conservatoire des arts et manufactures : il renfermait
autrefois , non-seulement de rares et beaux échantillons de
nos fabriques, mais encore les machines qui les avaient pro-
duits. C'est ainsi que le métier-modèle, le métier-créateur,
sorti des mains mêmes de Jacquard, figurait dans ce musée
industriel, quand il prit fantaisie à l'administration d'alors
de le vendre sur la place publique comme vieux bois et vieux
fer. Ne vous semble-t-il pas voir vendre chez l'épicier,
comme vieux papier , un manuscrit d'un des chefs-d'Å“uvre
de Racine, de Corneille ou de Molière! Ce métier était à
Jacquard le manuscrit de l'auteur, la première réalisation
matérielle d'une pensée sublime.
     Cette tendance générale qui nous pousse vers les choses
d ' a g r é m e n t , vers les arts de loisir et de luxe, au préjudice
des connaissances technologiques , des notions scientifiques
appliquées, est un des vices de notre éducation p r e m i è r e ,
si reprochable à tant d'égards. Ainsi, pour ne citer qu'un exem-
ple , un des mille vaudevillistes a-t-il commis le plus petit