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187 peu ravagés par les boulets de l'escadre, devinrent alors la promenade générale. Les vastes édifices que contenait l'en- clos qu'on nommait jardins du Dey, sont maintenant un hôpital militaire et les jardins ont été métamorphosés en pépinière expérimentale. Le cimetière de Babelouè't situé non loin de là , eut aussi à souffrir de l'arrivée de nos trou- pes. Les tombes des principaux habitants étaient surmon- tées de turbans en p i e r r e , que les soldats enlevèrent; quelques pierres chargées d'hiéroglyphes , enfermées en- tre de petites murailles à hauteur d'appui couvertes de lierre, étaient entourées de chèvrefeuilles, de jasmins de lauriers roses etc. etc.. L'enceinte du cimetière plantée de sicomores , de platanes et de figuiers , était bien au loin sur la plage, le seul lieu qui offrit de l'ombrage. Les cérémonies usitées à l'occasion des funérailles sont fort simples : immédiatement après le décès, on lave le corps, on bouche les oreilles, les narines et la bouche, avec du coton imbibé de camphre ; on le revêt d'habits neufs, et on le laisse ainsi pendant deux heure?. Les ri- ches sont ensevelis dans des toiles consacrées, venues exprès de la Mecque ; le cortège est conduit par un iman qui le mène à la plus prochaine mosquée, où Ton chante quelques, versets du Coran. Si le mort est opulent, les chants recommencent au cimetière; on enterre le corps sur un plan incliné, la face toujours tournée du côté de la Mecque. Après la cérémonie, le cortège reprend le chemin du logis, où l'attend un repas et nombreuse so- ciété. On bâtit quelquefois autour des tombes une galerie couverte où l'on étend un tapis lorsque les femmes veu- lent prier. Le cimetière des Juifs n'a ni fleurs ni arbustes ; des pierres si soigneusement blanchies à la chaux qu'on les prendrait pour du marbre, couvrent les tombes sur