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168 Jeanne à 'Arc qui devait le porter à Naples, mais on le trompa, on le conduisit d'abord à Mâhon où il dut atten- dre les ordres du gouvernement. Quand il monta dans l'em- barcation qui devait le conduire à bord, il abaissa brusque- ment le capucnon de son burnouss sur ses yeux ; peut-être comme Boadbil, le dernier des rois maures, partant pour l'exil, et jetant un dernier regard sur Grenade et sa riche vallée, il versa d'amères larmes et se dit : «Pleure, pleure comme une femme le royaume que tu n'as pas su défen- dre comme un homme. » Hussein était petit, assez bien pris dans sa taille, mais d'une physionomie vulgaire; son costume ne le distinguait en aucune manière de sa suite 5 un burnouss blanc , comme tous les Arabes en portent, couvrait ses vêtements, où l'on ne voyait ni or, nî bro- derie, ni aucun ornement; seulement un beau shall rouge en tarban indiquait, par l'arrangement de ses plis, la haute puissance de celui qui le portait. La Casauba, cette mystérieuse forteresse, cette ville dans une ville, était le rendea-vous de tous ceux que la curiosité avait attirés à Alger ; cette citadelle contenait à la fois une belle mosquée, une poudrière soigneusement re- couverte de balles de laine, un parc d'artillerie, des écu- ries, des ménageries et un jardin. Une muraille crénelée garnie de deux cents pièces de canons de tous calibres, flanquée chacune d'une pyramide de boulets de marbre, la défendait des attaques de la ville : car les révoltes étaient fréquentes dans la régence; on nous montra, à quelque distance de la ville, au bord de la mer, sept tombes ap- pelées le cimetière des sept Deys; des rangs de la milice, sept janissaires montèrent sur le trcne dans un j o u r , le même caftan couvrit sept souverains, et ces sept puissances, élues et décapitées dans un jour, s'acheminèrent vers le