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tempête que le mauvais état de nos agrès ne nous aurait
pas permis de braver. Nous repartîmes le 6 Juillet ; le
lendemain , nous rencontrâmes le Sphinx qui allait ap-
prendre à la France que notre armée était entrée la veille
à Alger !
    Ce ne fut que le 10 au matin que nous nous trouvâmes
 à la hauteur du cap Caxin ; laissant la pointe Pescade
 à droite , nous étions encore à une lieue de la terre, lors-
 qu'à travers un de ces brouillards si fréquents dans le pays,
 Alger nous apparut comme un fantôme dont les formes
 se dessinaient sans contours distincts , ni traits arrêtés ;
 mais le soleil venant à percer ce voile de vapeurs , Alger
 ce nid de pirates s l'effroi des Baléares, de l'Espagne , de
la Sicile, la terreur des mers et de la chrétienté, se mon-
tra à nos regards!
   Dominant la vaste échaucrure qui forme la baie, une
colline entourée de batteries s'élève rapidement à partir du
rivage; du milieu de la verdure sombre qui la couvre, se
détache une masse blanche de forme indécise 5 à mesure
qu'on se rapproche quelques minces minarets s'élancent
ça et là , on commence à deviner les maisons qui s'élèvent
sur la pente presque droite de la montagne , tellement
pressées les unes sur les autres, que même de fort près ,
on ne peut distinguer les rues ; bâties sur le même mo-
dèle et d'une blancheur éblouissante , elles offrent l'aspect
d'une carrière de marbre qui large à sa base assise sur la
mer 3 va en diminuant jusqu'au sommet de la montagne
dont la Casauba forme le point culminant : dans le loin-
tain de nombreuses montagnes s'étagent en amphithéâtoe.
   Une chaussée coupant la Darcelie avec la ville les vastes
édifices appelés la Marine qui contiennent les magasins,
les chantiers , un arsenal, le bagne, ( babios os esclavos )