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163 tempête que le mauvais état de nos agrès ne nous aurait pas permis de braver. Nous repartîmes le 6 Juillet ; le lendemain , nous rencontrâmes le Sphinx qui allait ap- prendre à la France que notre armée était entrée la veille à Alger ! Ce ne fut que le 10 au matin que nous nous trouvâmes à la hauteur du cap Caxin ; laissant la pointe Pescade à droite , nous étions encore à une lieue de la terre, lors- qu'à travers un de ces brouillards si fréquents dans le pays, Alger nous apparut comme un fantôme dont les formes se dessinaient sans contours distincts , ni traits arrêtés ; mais le soleil venant à percer ce voile de vapeurs , Alger ce nid de pirates s l'effroi des Baléares, de l'Espagne , de la Sicile, la terreur des mers et de la chrétienté, se mon- tra à nos regards! Dominant la vaste échaucrure qui forme la baie, une colline entourée de batteries s'élève rapidement à partir du rivage; du milieu de la verdure sombre qui la couvre, se détache une masse blanche de forme indécise 5 à mesure qu'on se rapproche quelques minces minarets s'élancent ça et là , on commence à deviner les maisons qui s'élèvent sur la pente presque droite de la montagne , tellement pressées les unes sur les autres, que même de fort près , on ne peut distinguer les rues ; bâties sur le même mo- dèle et d'une blancheur éblouissante , elles offrent l'aspect d'une carrière de marbre qui large à sa base assise sur la mer 3 va en diminuant jusqu'au sommet de la montagne dont la Casauba forme le point culminant : dans le loin- tain de nombreuses montagnes s'étagent en amphithéâtoe. Une chaussée coupant la Darcelie avec la ville les vastes édifices appelés la Marine qui contiennent les magasins, les chantiers , un arsenal, le bagne, ( babios os esclavos )