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que tous ces désordres , dont il y a eu preuve complète par la
procédure, étaient arrivés au commencement de ce funeste
accident, c'est à-dire avant l'arrivée de M. le Prévôt des m a r -
chands ; car l'on accuse encore les soldats d'avoir fermé la
barrière à dessein de concussionner, d'avoir fait passer par
le guichet pour rançonner plus sûrement, et d'avoir causé,
par cet endroit, toute l'étendue de ce désordre, quoique
M-, le Prévôt des marchands, qui arriva, dans cet e n d r o i t ,
sur les sept heures, trouva la barrière ouverte ; mais le grand
mal était fait, l'embarras était formé, l'entrelacement était
terrible, et il n'était plus question pour lors que d'y apporter
les remèdes et les précautions convenables,
   La journée du lundi fut extrêmement tumultueuse et affli-
geante ; l'affreux spectacle de deux cent dix-sept cadavres tous
nus exposés sur le rempart faisait horreur ; chacun allait
reconnaître ses parents ou ses amis, et suivant les procès-ver-
baux qui en furent faits, il n'y en eut que huit que personne
ne réclama, ce qui fait présumer avec raison que ce né sont
que des vagabonds ou des filoux qui trouvèrent la punition de
leur crime, dans le temps même qu'ils le commettaient..
   Après cette reconnaissance ,l'on se pourvut à Monseiguèur
l'Archevêque pour l'inhumation des corps ; il décida que tous
ces pauvres malheureux étant rentrés dans la ville à dessein de
retourner dans leurs domiciles, il était juste de les enterrer
chacun dans sa paroisse ; mais comme la misère de la plupart
était si grande que leurs familles n'auraient pas été en état
d'en faire les frais , ceux-là furent portés charitablement dans
le cimetière de la paroisse d'Âinay.
   M', le Prévôt des marchands cependant rendit compte à la
Cour et à Monseigneur le maréchal de "Vilieroy, gouverneur
de ces provinces , de ce triste événement, par un courrier ex-
traordinaire qui fut expédié le lundi, à six heures du soir, et',
ne songeant plus, sur quelques plaintes qui lui revinrent, qu'à
découvrir les auteurs de cet accidenl et à donner au peuple une
satisfaction proportionnée à sa juste douleur. Le Consulat