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échevins de la ville de Lyon étaient encore seigneurs hauts
justiciers du lieu de la Guillotiére, château de Bêchevelin
et dépendances.
   Peu de jours après l'installation du nouveau Consulat,
 Louis Tolozan, en sa qualité de prévôt des marchands et
de président de la Conservation des privilèges royaux de
la ville de Lyon, prit possession du fauteuil à la rentrée de
ce tribunal; avant le commencement des plaidoiries, il
fut complimenté par MM. Delandine et Lémontey, jeunes
avocats très-distingués alors au barreau , qui, dans les
premières années de notre révolution, parurent l'un et
l'autre avec éclat à la tribune nationale, et qui ont laissé
depuis dans les lettres une réputation durable. Juridic-
tion établie pour toutes les affaires relatives au com-
merce, et pour prononcer sur les contestations entre les
marchands et les négociants, le tribunal de la Conserva-
tion, réuni au corps consulaire en l'année i 6 5 5 , était
composé d'un président, de quatre juges et de six as-
sesseurs , d'un avocat procureur du r o i , d'un greffier en
chef et d'un commis greffier; les quatre juges étaient les
quatre échevins, et les juges assesseurs étaient ou des
bourgeois ou des marchands, parmi lesquels il y avait
toujours un ancien échevin avocat. A la place de cette
juridiction, nous avons aujourd'hui le tribunal de Com-
merce, dont les jugements ne sont exécutoires qu'à Lyon
seulement, tandis que les jugements du tribunal de la
Conservation étaient exécutoires dans toute l'étendue du
royaume.
  Le 27 mars, à sept heures du soir, la reine de France,
Marie-Antoinette, étant accouchée d'un prince qui prit le
nom de duc de Normandie,     la nouvelle en fut bientôt
apportée à Lyon par un courrier dépêché de Versailles