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mariage d'Antoine Tolozan, marchand de soie, banquier
et fabricant de soieries, avec Benoîte Gesse (1). Cet An-
toine Tolozan, qu'on dit être venu à Lyon en sabots, et
avec une pièce de vingt-quatre sous dans sa poche (2),
n'en fut pas moins un de nos premiers négociants, un
homme de la plus rare capacité pour les affaires. Après y
avoir amassé, et même en assez peu de temps, une for-
tune des plus considérables, on le vit, vers l'année 1740,
faire bâtir l'immense maison qui coupe de la rue Longue
à la place du Plâtre, et, presque aussitôt après, il entre-
prit celle du quai Saint-Clair, qui fut entièrement termi-
née vers l'année 1746. Voulant établir son domicile dans
cette dernière, il y fit déployer un luxe d'architecture
peu commun alors : quelques jaloux contemporains se
récrièrent; mais la noblesse et l'élégance qu'on admire
encore aujourd'hui dans cette belle construction, conve-
naient parfaitement à un homme qui avait pris le titre
d'Ecuyer, qui possédait le noble fief de Montfort (3), et
q u i , depuis l'année iy36, était pourvu d'une charge de

et siège Présidial de Lyon , membre de l'Académie des sciences et belles-let-
trés de Lyon, en 1755, ensuite maître des requêtes et intendant du Commerce,
à Paris ; enfin Claude , qui fut Conseiller-rapporteur au Tribunal des Maré-
chaux de France, puis introducteur des ambassadeurs.
   (1) Tante de George-Antoine Gesse de Poizieux, Lieutenant Général Civil
 en la sénéchaussée et siège présidial de Lyon.
   (2) Il sortait d'un_ village du Haut Dauphiné, dans les montagnes près de
Briançou.
   (3) Le fief de Montfort, à Lissieux, relevait de la Baronaie de Chasselay. Vers
l'année 1720, à l'époque de la banque de Law, ce fief appartenait au bizaïeul
 maternel de l'auteur de cette notice, qui l'échangea ensuite contre une maison
et des terrains assez vastes , situés sur le plateau des Chartreux, à Lyon ,
et possédés par Antoine Tolozan. Montfort, aujourd'hui une auberge, appar-
tient, avec les fonds qui en dépendent, aux héritiers de feu M. Diot de Lissieux.