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trie, ce jeune arbuste qui ne voulait que croître en li-
berté,, et pousser capricieusement ses branches de toute
part? Cette pauvre plante qui montait avec tant de sève
et de vigueur, pourquoi l'avoir enfermée dans une serre,
avoir concentré artificiellement sur elle les rayons du
soleil ? Elle portera avant la saison des fleurs et des fruits,
des primeurs de belle apparence; ensuite, épuisée, flétrie,
inclinée sur sa tige, elle rendra son ame 0 elle exhalera
son dernier parfum.
    Oh ! j'aime à voir une tête réfléchie, appuyée d'un bras,
comme pour soutenir le poids de ses pensées ; j'aime à
 suivre dans les yeux cet éclair du génie , cette lueur sem-
blable à celle qui, brillant à travers la lampe d'albâtre,
nous avertit que le feu sacré veille dans le sanctuaire.
Mais si cette tête est celle d'un enfant^ j'aime qu'en agi-
 tant sa chevelure blonde, elle secoue au loin les soucis,
 la gravité , les pensers tristes et profonds. Ce jeune Pic !
 si heureux de folâtrer, de déployer à l'ombre la gracieuse
 souplesse de son âge, pourquoi l'avoir élevé sur un pié-
 destal, aux yeux de la foule? Ne saviez-vous pas qu'im-
patiente de poser, l'enfance vit de mouvement, de capi-ice
 et d'abandon ? Ne saviez-vous pas que les statues de nos
 places sont de bronze ou de marbre pour résister à la vio-
 lence de Forage, à la chaleur du jour ?
     Faible prix de tant d'étude et de contrainte, Pic fut,
  dès l'âge de dix ans, placé par le suffrage public au pre-
 mier rang des orateurs et des poètes. Ses poésies amou-
  reuses, qui ne nous sont point parvenues, étaient surtout
  estimées. On aurait peine à concevoir cette production
  d'un enfant autrement que comme un souvenir des auteurs
  grecs et latins; e t , dans cette hypothèse, la seule admis-
  sible , nous aurions peu à regretter des vers trouvés rhns