page suivante »
25 des Confrères , dans son zèle pour sa communauté, refusa de consacrer des hosties pour donner la communion à de pieuses personnes qui voulaient, par dévotion, recevoir l'eucharistie dans la chapelle des Pénitents , et qu'il leur fit dire d'aller communier dans l'église des Carmes. Eloiguer les fidèles de la chapelle , c'était en enlever les aumônes , si nécessaires au maintien de l'œuvre ; voilà ce que comprenait fort bien, dans l'intérêt de son ordre , le P. Carme , aumônier de la confrérie des Pénitents. Un autre de ces religieux alla jusqu'à s'approprier le prix des messes apportées en sa présence. A qui se plaindre? le prieur des Carmes était l'aumônier des Pénitents ! C'est en vain que les Confrères voulurent se soustraire à cette inquiétante servitude de tous les jours. Ils ne purent obtenir leur liberté à aucun prix. Il ne leur restait qu'un moyen d'échapper aux vexations de leurs irrévocables aumôniers ; c'était d'abandonner la partie du terrain sur laquelle était bâtie la chapelle, mais où en élever une autre et avec quels fonds! Et puis, que d'obstacles dans le sein même de la société ! La plus grande partie des Confrères se confessait à l'aumônier qui leur inspirait des sentiments très-favorables aux intérêts de l'Ordre, mais fort peu à ceux de la compagnie. Toutes ces tracasseries menaçaient de devenir funestes à l'institution, en ce qu'elles pouvaient désunir les confrères ou éteindre leur lèle. Les pauvres prisonniers qui gémissaient dans les fers , et qui n'avaient d'autres ressources que dans les charités des Pénitents , pouvaient en devenir les tristes et innocentes victimes,