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3 place de la Miséricorde , dont le nom seul nous garde encore le souvenir d'un monument qui n'est plus , brille au soleil, éclatante de blancheur, une maison, fière de ses cinq étages, de ses magasins avec enlre-sols , de ses beaux revenus futurs. A la pensée de Dieu a succédé la pensée du gain. L'égoïsme a remplacé l'amour des hommes. Adieu, poésie du cœur, tendresses de l'ame, doux élans de la compatissance , adieu ! voici les propriétaires qui font mettre écriteau sur leur demeure ! Arrière donc , prières et aumônes ! place aux quittances de loyer, place aux dédites ! voici bientôt venir l'huissier du roi ! Aujourd'hui que, sous un amas de moellons et de pierres de taille, est enterrée la philanthropique institution,hâtons-nous, pour la désigner au respect du passant,d'inscrire sur sa tombe: CI-GIT LA CHAPELLE DES P E N I T E N T S DE LA M I S E R I C O R D E . Aujourd'hui que les derniers desservants de ce temple de la bienfaisance sont tous tombés comme lui, hâtons-nous de vettacer l'histoire de cette généreuse fondation. Que n'avons-nous pas dû à la charité, cette vertu chrétienne qui fait si humblement de si grandes et de si nobles actions! La charité 1 elle est inépuisable en ses ressources, inépuisable en son dévouement. Comme une bonne mère, elle couvre de son plus tendre amour, de son amour de prédilection , ceux d'entre ses enfants qui sont le plus faibles, le plus souffreteux et le plus délaissés de leurs frères. Elle vole au devant de toutes