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Charlemagne, qu'il a conservées jusqu'à sa mort. Les succès qu'ont obtenus
depuis de longues années les élèves de ce collège dans les concours universi»
taires, attestent la bonne impulsion qu'il avait su imprimer aux études et à la
discipline. Il a été également vénéré et chéri par les professeurs et par les
élèves ; jamais son administration intelligente et juste n'éprouva d'obstacles.
L'ordre, le travail, un zèle ardent pour les études ont constamment régné
sous ses auspices au collège Charlemagne....
   « M. Dumas employait le loisir que lui laissait l'administration d'un collège
d'externes, â cultiver les lettres qu'il avait toujours aimées. En 1820, il publia,
Sur le dévouement de Malesherbes, une pièce de vers, qu'il ne destina point
au concours de l'Académie française , mais où respirent les plus nobles sen-
timents pour l'illustre victime que fit tomber la hache révolutionnaire. Il y a
tout au plus un an que , vieil Ente lie, il entra dans la lice et jeta le gant aux
 écrivains de la nouvelle école par son Epttre ù Boileau(.i). Ce petit poème,
œuvre d'un vieillard âgé de plus de quatre-vingts ans, est remarquable par
beaucoup de verve et de fraîcheur, et par une franchise de critique q u i , en
censurant quelques défauts, n'empêche point de reconnaître le talent réel
 partout où elle le rencontre. Plusieurs journaux ont applaudi au dernier ou-
vrage de M. Dumas ; des homifles de lettres distingués lui ont adressé des let-
tres flatteuses ; mais aucun témoignage ne lui fut aussi agréable que celui de
Béranger, qui le remercia de son Epltre avec la plus aimable délicatesse.
   « M. Dumas, atteint depuis quelque temps d'incommodités passagères, avait
vu tout à coup ses forces s'affaiblir, sans rien perdre de la netteté, de la
facilité de son esprit, de la sensibilité de son cœur. Il n'a point eu d'agonie ; il
s'est éteint sans avoir eu le sentiment des regrets qu'il devait laisser à une
femme chérie, à un neveu et à une nièce qu'il avait adoptés, et qu'il aimait
d'un amour de père. » Journal des Débats du 28 mars 1857.


  (i) Paris, H. Fournier, libraire , i836 , in-8» de 76 pages.