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cément de la grotte, entre les roches pointues qui la ser-
pentent à fleur d'eau, tandis que ceux qui restent sur le bord,
vous regardant fuir à la clarté bleuâtre des torches représen-
tées sur l'onde à larges éclairs , s'imaginent assister au pas-
sage de la barque infernale , conduite par Caron , et prennent
les voyageurs blêmes, tournoyant sous ces voûtes obscures,
pour les âmes qu'il entraîne d'un monde à l'autre.
   Mon esprit, écrasé de son néant dans ces grandes ruines
de cataclysmes, se railla lui-même par ces vers écrits à la
suite d'une nomenclature éphémère, comme ceux gravés
sur les stallactites où les visiteurs impriment leurs noms ,
armoiries de notes pompeuses :
        Une mer, en passant sous ces arches profondes,
        Laissa pour sourenir ces gouffres et ces ondes :
        L'homme , dont le flambeau dans tout abîme a lui,
        Passe en vain sous ces rocs : rien ne reste de lui.

        Et ces Ters que ma main cisèle sur la pierre ,
        Sous la pluie Ou le temps bientôt s'effaceront.
        Qui de nous tombera le plus vite en poussière :
        Ou des rers du cercueil ou de ceux de mon front ?

  Le soleil touchait à son déclin. Nous remontâmes le fleuve
sur la rive gauche , jusqu'à la cascade formée en son lit , vul-
gairement appelée Saut du Rhône ; et nos pensées, tourbil-
lonnant avec son écume, s'abattirent sur les cônes anguleux
d'un caslel parallèle à celui de Yertrieux, que l'approche
des ténèbres nous empêcha d'explorer. Nous prîmes la pre-
mière patache qui se dirigeait vers Lyon. A peine y étions-
nous , que mon ami, interrompant ma méditation plongée
dans les vapeurs du crépuscule, me montra, par la portière,
)e fou assis sur une borne de la route , toujours fixe etétin-
celant. Il ne parut point nous reconnaître, malgré nos signes
d'adieu.
   Par quel hasard symbolique , ou par quel instinct ennemi se
dressait-il partout sur notre roule , comme l'ombre vivante