Revue du Lyonnais » série 1 - n°4 ( 1836 ) » pp.378

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les dessins qui vont orner nos appartements. Jadis on repré-
sentait l'île de Calypsooules Incas; puis vinrent les grandes
batailles de l'Empire ; plus tard on copiait à l'envi les char-
ges de Charlet et de Bellangé; aujourd'hui, bien que les
sujets soient généralement originaux et variés, on se plaît
souvent à reproduire les productions de nos grands maîtres.
     Le dessin du peintre se calque sur bois ; le graveur s'en
empare : guidé par les lignes tracées , il en taille au ciseau
tout ce qui environne le dessin calqué , et ne laisse en relief
que les parties qui doivent imprimer leur forme sur le pa-
pier. C'est alors que l'imprimeur, muni de ces pièces trem-
pées dans la couleur, qu'un enfant tient toute prête à ses
côtés , l'applique avec pression et insistance sur le papier,
convenablement apprêté et déroulé devant lui. Chaque cou-
leur nouvelle exige un nouveau dessin sur bois. Les couleurs
de fond s'étendent au pinceau ou au rouleau. Pour les velou-
t é s , on encolle le p a p i e r , puis on y projette des rognures
fines de laine (ou de colon) colorées à l'avance ; on comprime,
à l'aide d'un rouleau pesant que la main met en mouvement;
la laine et le papier restent intimement unis. Les réserves
ne s'obtiennent qu'en encollant partiellement les parties à
velouter. Pour argenler et d o r e r , on applique des feuilles
minces d'or et d'argent (en livret) sur le papier empreint
d'un mordant particulier ; une forte pression les tient suffi-
samment fixés. Il se fait beaucoup de tapisseries de ce genre,
mais en faux principalement, ce qui élève fort peu le prix du
papier. Le satiné s'obtient en exerçant un frottement vif et
é g a l , à l'aide d'un rouleau d'acier qui comprime fortement
les aspérités du papier et en fait ressortir un éclat dont il
était dépourvu.
    M. Grayet occupe ordinairement cent à cent-vingt ouvriers;
son genre de production s'adresse principalement à la petite
et moyenne p r o p r i é t é ; ses prix sont modérés, ses bénéfices
modiques , mais souvent répétés. Il débile beaucoup à Lyon,
mais plus encore dans le midi de la France. Quoique s e u l ,