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331 plusieurs citoyens domiciliés dans cette ville, la présence de différentes pièces de canon autour de la maison commune, ne peuvent qu'exciter la sol- licitude et la vigilance de l'administration, En conséquence , il a mis en déli- bération s'il ne conviendrait pas de demander à la Municipalité de Lyon quel est l'état de la situation actuelle de la ville de Lyon ; quelles sont les causes qui l'ont déterminée à faire placer des canons autour de l'hôtel-commun, et quels peuvent être les motifs de détention des individus retenus. La matière mise en délibération; ouï le procureur-général-syndic en ses conclusions; Il a été arrêté qu'il serait écrit à la Municipalité de Lyon une lettre dont la teneur suit : « Hier les portes de la ville furent fermées, les citoyens armes firent des « visites domiciliaires, et un grand nombre d'individus a été arrêté. Aujour- « d'hui l'hôtel commun est entouré de canons et de soldats. La sûreté géné- « raie exige, dans les circonstances actuelles, toute la surveillance des auto- « rites constituées. Les précautions extraordinaires dont on s'est servi et dont « on se sert, annoncent l'approche, ou d'un grand mouvement prévu dans « cette ville , ou d'un danger existant. Les motifs qui ont déterminé les me- « sures de police doivent être connus du département. « Nous vous requérons, citoyens municipaux, de nous rendre compte, « par écrit et sans retard : 1° de l'état de situation de la ville de Lyon ; 2° des « causes qui vous ont déterminés à faire placer des canons autour de l'hôtel- « commun ; 3° des arrestations faites le jour d'hier et des motifs de déten- « tion des individus arrêtés. « JaIou:i4 de concourir avec vous au maintien de l'ordre et de l'exécution « des lois, ou de partager les dangers qui peuvent menacer la chose publi- « que , il est de notre devoir de connaître les mesures que la nécessité com- « mande, comme de prendre celles qui peuvent calmer les inquiétudes des « citoyens. » Sur les six heures et demie, les bruits publics devenant plus inquiétants pour la tranquillité publique, les citoyens Bonamour et Achard, sur l'invita- tion de l'assemblée , se sont rendus auprès du citoyen maire pour le prier de se rendre au directoire du département. Il est entré accompagné de deux officiers municipaux. Il a dit que, d'après tous les rapports qui lui étaient faits, la ville lui paraissait tranquille; que la Municipalité s'occupait de la réponse demandée par le département à sa lettre du matin , et qu'elle la lui ferait parvenir sous peu d'instants. D'après cette assurance , le Directoire s'est séparé sur lus neuf heures et demie du soir.