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plusieurs citoyens domiciliés dans cette ville, la présence de différentes
pièces de canon autour de la maison commune, ne peuvent qu'exciter la sol-
licitude et la vigilance de l'administration, En conséquence , il a mis en déli-
bération s'il ne conviendrait pas de demander à la Municipalité de Lyon quel
est l'état de la situation actuelle de la ville de Lyon ; quelles sont les causes
qui l'ont déterminée à faire placer des canons autour de l'hôtel-commun, et
quels peuvent être les motifs de détention des individus retenus.
    La matière mise en délibération; ouï le procureur-général-syndic en ses
 conclusions;
    Il a été arrêté qu'il serait écrit à la Municipalité de Lyon une lettre dont la
 teneur suit :
    « Hier les portes de la ville furent fermées, les citoyens armes firent des
 « visites domiciliaires, et un grand nombre d'individus a été arrêté. Aujour-
 « d'hui l'hôtel commun est entouré de canons et de soldats. La sûreté géné-
 « raie exige, dans les circonstances actuelles, toute la surveillance des auto-
 « rites constituées. Les précautions extraordinaires dont on s'est servi et dont
 « on se sert, annoncent l'approche, ou d'un grand mouvement prévu dans
 « cette ville , ou d'un danger existant. Les motifs qui ont déterminé les me-
 « sures de police doivent être connus du département.
    « Nous vous requérons, citoyens municipaux, de nous rendre compte,
 « par écrit et sans retard : 1° de l'état de situation de la ville de Lyon ; 2° des
 « causes qui vous ont déterminés à faire placer des canons autour de l'hôtel-
 « commun ; 3° des arrestations faites le jour d'hier et des motifs de déten-
 « tion des individus arrêtés.
    « JaIou:i4 de concourir avec vous au maintien de l'ordre et de l'exécution
 « des lois, ou de partager les dangers qui peuvent menacer la chose publi-
 « que , il est de notre devoir de connaître les mesures que la nécessité com-
 « mande, comme de prendre celles qui peuvent calmer les inquiétudes des
 « citoyens. »
   Sur les six heures et demie, les bruits publics devenant plus inquiétants
pour la tranquillité publique, les citoyens Bonamour et Achard, sur l'invita-
tion de l'assemblée , se sont rendus auprès du citoyen maire pour le prier de
se rendre au directoire du département.
   Il est entré accompagné de deux officiers municipaux. Il a dit que, d'après
tous les rapports qui lui étaient faits, la ville lui paraissait tranquille; que
la Municipalité s'occupait de la réponse demandée par le département à sa
lettre du matin , et qu'elle la lui ferait parvenir sous peu d'instants.
   D'après cette assurance , le Directoire s'est séparé sur lus neuf heures et
demie du soir.