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fuite, emmenèrent leurs femmes et leurs enfants, qu'ils
mettent au milieu de leurs bataillons , et abandonnent leurs
foyers, leur patrie et leur fortune. On ne peut dépeindre la
douleur qui déchirait cette petite armée. Les m è r e s , les en-
fants qu'elles serraient coulreleur sein , murmuraient contre
le ciel et accusaient, leurs ennemis d'injustice et de barbarie.
La destinée la plus affreuse les expulsait de leur asile ; elle
présida à leur départ en leur faisant ressentir les plus horri-
bles coups. Une décharge d'artillerie frappa le milieu de cette
colonne à sa sortie ; un obus mit le feu à un caisson; son
explosion porta la mort parmi les femmes et les enfants.
Plusieurs éprouvèrent des blessures mortelles, qui les firent
périr au milieu d'un désespoir déjà alimenté par celte retraite
forcée. Néanmoins celte petite armée continua sa roule ;
mais les représentants ne la perdirent pas de vue; ils p r é -
parèrent sa destruclion par tous les moyens que la puissance
et la barbarie leur fournirent. Des commissaires sont expé-
diés dans toutes les campagnes où ils doivent passer. Le toc-
sin sonne à leur approche ; les paysans s'arment de toutes
parts , les h a r c è l e n t , leur coupent le passage. Près de Saint-
Cyr-au-Mont-d'Or, à Saint-Germain, ils les attendent dans
les creux des défilés ; ils les assaillent dans les différents en-
droits , et parviennent à les détruire. Ils n'épargnent ni les
femmes ni les enfants ; ils se précipitent dessus à coups de
bâtons ; à coups de fourches, ils les assomment, les égorgent,
et parviennent à exterminer jusqu'au dernier de ces infor-
tunés.
   Les représentants, en possession de la ville de Lyon ,
commencèrent d'abord à rétablir le fameux c l u b , présidé
jadis par Chalier. Plusieurs représentants s'y rendirent et y
prononcèrent les discours les plus propres à exalter les têtes
 et embraser toutes les passions. Javogues, dans un de ses
élans oratoires, y peignit Chalier et Riard comme les martyrs
 de la l i b e r t é , les héros de la république et les seuls amis
du peuple. Il parla aux ouvriers de l'asservissement honteux