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274 sur Perrache avec l'élite de ses comballanls; il y joint cent cinquante cavaliers venus de la ville royaliste de Monlbrison, et commandés par le brave Yaugerard. Plusieurs des Lyon- nais qui assistèrent à cette action m'ont rapporté comme un fait certain, que c'était avec moins de deux mille hommes qu'ils avaient culbuté les quinze mille républicains engagés sur le territoire Perrache. Celte triple victoire , remportée en un jour, eut opéré le salut complet de la ville, si elle n'eût élé pressée par un irrémédiable fléau, la famine. Les Lyonnais eu- rent le malheur de perdre une petite ville la Rive du Giers, (Rive-de-Gier), qui leur facilitait l'arrivée des vivres du Forest : c'était leur dernière ressource. Trutc si- Le blocus était complet. La commission populaire, avant Lyom'Va- ^e siège, avait respecté les bateaux de blé que la Convention mmc- faisait passer à l'armée des Alpes. Tous les moulins avaient élé consumés par le bombardement. Pour ménager le blé, on avait recours au riz, aux épiceries; ils s'en faisait chaque jour des distributions régulières. Les femmes proposèrent de renoncer à l'usage du pain de seigle et voulurent le réser- ver pour les combattants, ceux-ci furent réduits à n'en rece- voir plus qu'une demi livre par jour, le reste delà population vivait d'une faible ration de pain d'avoine. On ne donnait point encore de signe de découragement; mais les chefs furent vivement alarmés, lorsqu'ils apprirent que les troupes pié- monlaises s'étaient laissé battre dans la Savoie par le général Kellerman, et se repliaient de toutes parts. De quel coté es- pérer du secours?Bordeaux et Marseille étaient tombées sous le joug des tyrans. Tandis que les royalistes de Lyon per- daient non le courage, mais la confiance dans le succès, les Jacobins de cette ville sortaient de leur stupeur. Ils mê- laient aux cris de la famine ceux de la fureur et de la rage. Les commissaires de la Convention avaient d'abord invité les Lyonnais fidèles à la République à se rendre dans leur camp. Quelques milliers de citoyens étaient sortis, ce qui délivrait Lyon d'hommes dangereux et de bouches inutiles. Les Con-