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          sur Perrache avec l'élite de ses comballanls; il y joint cent
          cinquante cavaliers venus de la ville royaliste de Monlbrison,
          et commandés par le brave Yaugerard. Plusieurs des Lyon-
          nais qui assistèrent à cette action m'ont rapporté comme un
          fait certain, que c'était avec moins de deux mille hommes
          qu'ils avaient culbuté les quinze mille républicains engagés
          sur le territoire Perrache. Celte triple victoire , remportée en
          un jour, eut opéré le salut complet de la ville, si elle n'eût élé
          pressée par un irrémédiable fléau, la famine. Les Lyonnais eu-
          rent le malheur de perdre une petite ville la Rive du Giers,
          (Rive-de-Gier), qui leur facilitait l'arrivée des vivres du Forest :
          c'était leur dernière ressource.
 Trutc si- Le blocus était complet. La commission populaire, avant
Lyom'Va- ^e siège, avait respecté les bateaux de blé que la Convention
mmc-
          faisait passer à l'armée des Alpes. Tous les moulins avaient
          élé consumés par le bombardement. Pour ménager le blé,
          on avait recours au riz, aux épiceries; ils s'en faisait chaque
          jour des distributions régulières. Les femmes proposèrent
          de renoncer à l'usage du pain de seigle et voulurent le réser-
          ver pour les combattants, ceux-ci furent réduits à n'en rece-
          voir plus qu'une demi livre par jour, le reste delà population
          vivait d'une faible ration de pain d'avoine. On ne donnait
          point encore de signe de découragement; mais les chefs furent
          vivement alarmés, lorsqu'ils apprirent que les troupes pié-
          monlaises s'étaient laissé battre dans la Savoie par le général
          Kellerman, et se repliaient de toutes parts. De quel coté es-
           pérer du secours?Bordeaux et Marseille étaient tombées sous
           le joug des tyrans. Tandis que les royalistes de Lyon per-
           daient non le courage, mais la confiance dans le succès,
           les Jacobins de cette ville sortaient de leur stupeur. Ils mê-
           laient aux cris de la famine ceux de la fureur et de la rage.
           Les commissaires de la Convention avaient d'abord invité les
           Lyonnais fidèles à la République à se rendre dans leur camp.
           Quelques milliers de citoyens étaient sortis, ce qui délivrait
           Lyon d'hommes dangereux et de bouches inutiles. Les Con-