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 un exercice. Leur cohorte, grossie par quelques hommes du
peuple, tomba sur le château de Pierre-Scise, où étaient
enfermés quelques prêtres, avec des officiers suspects de roya-
lisme : onze d'entre eux furent égorgés (1). Chalier trouvait
ce début d'horreurs bien faible encore. A l'aide d'une muni-
cipalité qu'il organisa, Lyon fut soumise à un pillage régulier.
 Chalier promettait aux prolétaires de faire passer entre leurs
mains toute la fortune des riches. Bazire et Legendre furent
chargés par la Convention de venir seconder les opérations
de Chalier. Ils commencent par le nommer procureur de la
commune, mettent sous ses ordres une légion de six mille
bandits ^ qui fut le premier modèle de ce qu'on nomme armée
révolutionnaire (2), ctlcvenl une taxe de six millions pour payer
les brigands destinés à les piller et à les égorger. Les Giron-
dins , qui n'étaient point encore renversés, ne faisaient pas
assez d'efforts pour soustraire Lyon à celte tyrannie, parce
qu'eux-mêmes s'épouvantaient des dispositions royalistes de
cetle ville. Bientôt Bazire et Legendre furent accusés de mo-
dération par Chalier, parce qu'ils refusaient des massacres à
sa cruauté ; on les rappela pour leur donner de plus terribles
successeurs. Les choses allèrent au point que la taxe des
riches fut portée de six millions à trente. Mais Chalier s'in-
dignait encore ; des flots de sang pouvaient seuls apaiser sa
furie. Son armée révolutionnaire ne lui paraît pas un appui
suffisant pour les projets qu'il médite. Il appelle à Lyon deux
régiments, une nombreuse artillerie (3)^, fait arrêter dans la

   (1) Le massacre dos prisonniers du château de Pierre-Scise eut effective-
ment lieu le 9 septembre. C'était un dimanche, à la suite d'une cérémonie
patriotique, où la municipalité fil brûler sur la place des Terreaux, au bas du
perron de l'Hôtel-de-Ville, les portraits des anciens éclievins de Lyon , quel-
ques emblèmes de la royauté, enfin une assez grande quantité de vieilles
archives, dont la perle est fort regrettée aujourd'hui.
   (2) Vannée révolutionnaire, à Lyon, n'a jamais existé qu'en projet, et
la taxc/orec'e , quoique délibérée et arrêtée, n'a jamais été levée.
   (3) Il n'y avait d'autres troupes à Lyon, au commencement de 1793, que.