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231 là se présentait la tête colossale du Sphinx, et toutes ce* choses se trouvaient placées au milieu de vertes pelouses, de champs entremêlés de plantations d'arbres et d'arbustes de mille espèces différentes ; enfin ee parc avait été trans- formé en un jardin pittoresque d'un goût d'autant plus nou- veau, qu'on ne pouvait y faire un pas sans y rencontrer un mo- nument commémoratif de la gloire acquise par les Français sur la terre antique des Pharaons. Nous ne savons pas quel fut le chiffre où s'élevèrent les dé- penses faites pour tous ces travaux : il faut croire que ces dépenses montèrent à une somme très forte; et quand on songe que de tant de plantations, de tant d'objets si atta- chants par les souvenirs qu'ils rappelaient, il ne reste à peu près rien aujourd'hui, que Jean-Baptiste Jame lui-même, Baron de Jérusalem, commandeur de l'ordre royal des deux Siciles et chevalier de la légion d'honneur, a terminé ses jours aux Etals-Unis d'Amérique dans la plus triste infortuney il est bien permis -d'avoir les gloires et les honneurs de ce monde en très grande pitié (1). A l'égard de Jean-Marie-Gabriel Thibière, depuis les tra- vaux qu'il fut chargé d'exécuter au château de la Salle, il pa- raît qu'il ne s'occupa guère que d'un projet de dépôt de men- dicité pour la ville de "Valence, en Dauphiaé, et que vers l'an- née 1820, il prit part, avec le jeune architecte Catelin, aux travaux de restauration du pont Morand, à Lyon. Quoique doué d'une assez forte constitution, cet homme excellent, habile, instruit, d'un sens droit, d'un désintéressement é- prouvé, qui eut l'estime des Rondelet, des Chalgrin, des Bruyères, des Pelit-Radel, est mort à Lyon, le 23 mars 1822, âgé seulement de soixante-quatre ans, et ne laissant qu'une fille. J. S. P. (O Jean-Bapti.te Jame, de Chalon-sur-Saône, élait le fils d'unrichené- gociant qui faisait le commerce en gros des vins fins de la Bourgogne ; il avait fait ses études au Collège d'Autun avec Joseph Bonaparte.