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meurait dans la même maison qu'avait habitée l'homme cé-
lèbre que vous avez choisi pour patron. Ami, parent, suc-
cesseur de Rozier , Cochard continuait les améliorations que
l'éminent agronome avait répandues sur la côte du Rhône, et
en ajoutait quelques autres fort importantes.
   Plus tard, lorsqu'il fut., d'une manière définitive , fixé à
Lyon , vous vous empressâtes de l'appeler dans votre sein ,
à titre de membre ordinaire. Nul ne coopéra avec plus de
zèle à vos nobles et utiles travaux ; nul n'enrichit vos porte-
feuilles d'ouvrages plus précieux : pendant trois ans, il oc-
cupa votre fauteuil ; e t , lorsque la vieillesse eut refroidi son
activité , et lui eut rendu fort difficile l'assiduité à vos séan-
ces , vous lui déférâtes les honneurs de la vétérance.
   Cochard, en quittant la vie , a laissé des regrets amers. Les
sciences utiles et la première de toutes, celle qui nourrit les
hommes , firent une grande perte ; et les sentiments affec-
tueux , une perte plus douloureuse encore , et plus difficile à
réparer. Toujours juste, toujours obligeant, toujours philan-
trope, il s'était, dans une longue carrière administrative qu'a-
vaient traversée tant d'orages politiques, concilié un très-
grand nombre d'amis reconnaissants. Jeune encore, je débu-
tais dans la carrière , lorsqu'il me tendit une main paternelle ;
et, depuis cette époque déjà bien éloignée , je me suis as-
sis bien fréquemment à son foyer domestique. Il me rendait
le confident de ses recherches et de ses découvertes scienti-
fiques ; le témoin de ses travaux et de ses améliorations
agricoles. J'eus , pendant plusieurs années , l'honneur de
coopérer avec lui à une entreprise d'utilité publique , digne
d'un autre sort (1). Ceux d'entre vous, Messieurs, qui, ainsi
 que moi, ont cultivé d'une manière intime l'excellent Co-
 chard , et le nombre en est grand, trouveront tout naturel
 que je fasse entendre mes sentiments personnels dans une
 Notice que je dois prononcer au non de la Société.

(1) Archives historiques el statistiques du Rhône.
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