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un cabinet d'histoire naturelle, un cabinet de minéralogie, et
un jardin botanique, riche d'un grand nombre de plantes exo-
tiques que l'on doit au zèle et au savoir de M. Robert, directeur
de cet établissement (1).
   L'on rencontre aussi, dans la rue Royale, l'hôpital du St-Esprit,
destiné aux habitants de la ville atteints de maladies curables et
aux femmes en couches. Les planchers des différentes salles sont
un peu bas ; à cela près, elles m'ont paru assez bien disposées ;
les servants se composent de quelques sœurs religieuses et d'in-
firmiers ; le service médical est confié à M. le docteur Meysson,
et celui de la chirurgie à M* le docteur Taxile. Il n'y avait, lors
de ma visite, que quatre-vingts malades dans cet hôpital civil
qui pourrait en recevoir deux cents (2). Quoique les artisans
soient nombreux à Toulon, ils jouissent d'une certaine aisance
et ont de la répugnance pour les secours de la charité pu-
blique.
   Une espèce de succursale de cet établissement existe à une
courte distance, dans une rue étroite et dans uue maison vieille et
mal construite : elle est destinée aux femmes vénériennes ; je n'y
ai vu qu'une douzaine de malades et pas un cas grave. Le trai-
tement mis en pratique par M. le docteur Taxile est simple et

   (1) L'enseignement des sciences médicales à Toulon devrait assurément être
plus complet et se rattacher à un système général d'instruction; mais il est à
Toulon ce qu'il est à Lyon, ce qu'il est dans toutes les villes qui n'ont que des
Ecoles secondaires, un enseignement provisoire et précaire dont la génération
actuelle profite, en attendant une loi qui régularise et complète en France les
moyens d'instruction médicale et l'exercice de la médecine pratique,
   (2) J'ai trouvé peu de malades dans les hôpitaux de toutes les villes du Midi
que j'ai parcourues durant ce voyage. Les médecins praticiens, principalement
ceux de Marseille, m'ontassuré qu'il n'y avait de même qu'un très petit nombre
de malades dans la ville ; cependant le choléra n'a pas tardé d'éclater et de sévir
avec une excessive rigueur.
   Cet état favorable de la santé publique, ne serait-il que l'effet ordinaire du
printemps qui, dans le Midi surtout, est la plus admirable saison de l'année?
Ou bien, comme le calme parfait de la mer, précurseur accoutumé de la tem-
pête , ne faudrait-il y voir qu'un sinistre avant-coureur de l'invasion de l'épi-
démie !...