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S91 C'est dans ce sens que nous l'avons vu professer, nous qui avons appris de lui, le peu que nous pouvons savoir. Elles se- ront éternellement agréables à notre souvenir, ces trois années- où, dans les vieux murs du collège royal, il nous disait quels furent Jérôme, Ambroise, Augustin, et jusqu'à quel degré on peut estimer comme savants ceux que d'abord on vénère en qualité de saints. Souvent pour soulager l'attention, il contait : c'était merveille d'ouïr ce qui lui advint ici et là ; car, comme Grégoire de Nazianze, il avait entendu de près les roulemens de la foudre sur la vague blanchissante, et les eaux avaient passé sur sa tête avant qu'il pût toucher la plage. Maintenant il a fait un plus long voyage, et, nous avons bien lieu de l'espérer, il touche à un port plus assuré. Il voit la sou- veraine paix, l'homme bon et plein de candeur, le prêtre qui, sans manquer à sa vocation, et prêchant plus d'exemples que de paroles, aimait à vivre en paix et à y laisser vivre les autres. Pour moralité d'une vie que cinquante ans de secousses sem- blaient n'avoir pas troublée, il nous montre quel est le genre de sagesse par lequel les sentiers de l'homme sont véritablement dirigés, et de quelle manière un cœur bon rendra, ses voies paci- fiques. L'abbé JACQUES. L'ABBÉ ROUSSEAU. JVabbé Rousseau , qui a été dix ans proviseur du collège royal de Lyon, vient de mourir à Tours où l'appelaient chaque année des affections de famille et l'attrait du pays natal. On se souvient que le cours de son administration fut, pour les études classiques autant que pour les finances de ce grand établissement, une ère de restauration et de progrès. Ceux qui l'ont connu, ceux sur- tout qui ont étudié sous sa direction n'ont pas oublié comme iï savait heureusemant allier dans ses fonctions l'accomplissement du devoir à une sollicitude toute paternelle , quel doux éclat sa modestie répandait sur son érudition aussi profonde que variée,;