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327 . enfin les peintures des vitres, notamment celle qui est au-dessus de l'autel, représentant Jésus-Christ apprenant à prier à ses apô- tres, et qui est l'ouvrage de Bernard de Palissy^, sont d'autant plus remarquables qu'il n'y a été employé que deux couleurs , le noir et le blanc. A l'égard du château , son entrée consistait en un portique de quatre colonnes doriques , percé de trois arcs, et incrusté, en plusieurs endroits, de marbre, de porphyre et de bronze. L'ar- chivolte de l'arc du milieu, ornée de festons en bronze, était sur- montée d'un attique décoré d'un bas-relief en bronze, ouvrage du célèbre Benvenuto Cellini, représentant Diane couchée et envU ronnée de chiens et de sangliers. Les deux arcs latéraux , plus petits que celui du milieu , étaient surmontés de terrasses avec des enlrelas qui tenaient lieu de balustres. Au-dessus de l'atlique du grand are, régoait une balustrade circulaire, formant terrasse, du. centre de laquelle s'élevait un petit corps d'architec- ture renfermant une horloge aussi curieuse sous le rapport de la sculpture que sous celui de la mécanique ; quatre limiers en bronze aboyaient après un cerf de même métal, au moment où il allait frapper l'heure avec son pied droit de devant. Ces ani- maux , fondus sur des modèles de Jean Goujon, étaient de toute beauté : on ne sait ce qu'ils sont devenus, et tout porte à croire qu'ils ont été jetés au creuzet comme de la matière brute. Le bâtiment du fond de la cour offrait un corps avancé , formé de trois ordres de colonnes ^ doriques, ioniques , corinthiennes , et sur les deux ailes régnait une galerie couverte, soutenue par des colonnes d'ordre toscan; enfin la façade, du côté des jardins, présentait deux pavillons avec des tourelles dans les angles, sui- vant le goût du temps. Tel était le célèbre château d'Anet , espèce de marqueterie monumentale, où l'éclat de la dorure et celui des marbres de di- verses couleurs se trouvaient heureusemont mêlés à la perfection de la sculpture, à la variété des ornemens , où les chiffres enlacés de Henri II et de Diane de Poitiers s'offraient aux yeux à chaque pas , où les croissans , les arcs et les flèches , par allu- sion au nom chéri de la noble dame , étaient répétés à l'infini sur les murs, aux partes, aux fenêtres , dans la boiserie -, dans