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 bruit, .on admire sans réserve l'ordonnance de la composition ,
 l'harmonie des couleurs, la vérité et la vie de tous les person-
 nages. Rien de plus beau que les têtes de saint François et de
 saint Dominique ; il est impossible de voir un tableau plus splen-
 dide, plus riche de tons. Il semble avoir été- fait à coups de balai,
 et cependant les étoffes et les chairs sont admirablement rendues.
    « Je citerai encore un autre Rubens, l'Adoration des Mages,
 qui paraît une première pensée du grand tableau du musée de
Madrid ; un magnifique saint François d'Assise mort et les yeux
 ouverts comme en extase, de Ribeira; un Terburg , un Mire-
velt, plusieurs Lucas Giordano, Teniers, etc., etc. Si je pou-
vais choisir dans cette belle collection, je prendrais un petit
portrait représentant., dit-on, la maîtresse du Padouan; c'est
la tête la plus ravissante , où l'on ne sait ce qu'on doit le plus
admirer de la beauté des traits ou de l'expression. Il semble que
la forme et l'ame sont également rendues. Je ne crois pas que la
peinture puisse s'élever plus haut.
    « La galerie est carrelée en marbre , ce qui entretient une
humidité fâcheuse pour les tableaux. En outre , les jours étant
mal ménagés , les tableaux reflètent la lumière et il est impos-
sible de les voir convenablement dans leur ensemble. — Un ar-
chitecte moderne définissait un musée : « Une galerie ornée de
tableaux. » Beaucoup de ses collègues semblent avoir pris sa défi-
nition au pied de la lettre , et croient que les tableaux ne sont
qu'accessoires et destinés à décorer les murailles qu'ils bâtissent.
On construit maintenant une nouvelle salle, éclairée par en haut,
parquetée, infiniment plus commode. On m'a dit qu'elle était
destinée exclusivement atix peintres lyonnais. A la bonne heure ï
c'est un trait de patriotisme que je respecte ; mais ne pourrait-
on pas donner une petite place à côté d'eux aux Pérugin, aux
Rubens , surtout à la jolie maîtresse du Padouan ?.
    « Dans- le même local sa trouve une bihliothèque contenant
environ douze mille volumes, une cinquantaine de manuscrits ,
et un assez grand nombre de porte-feuilles de gravures rares.
C'est une des plus belles bibliothèques spéciales qu'il y ait eu
province -, car presque tous ces livres sont de ceux qu'un,artiste
a besoin de consulter.