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 demie de Lyon , dans la séance publique du 18 mai 1813, pour
 sa réception comme membre titulaire.
    Sainte-Marie mourut le 3 mars 1829. Il avait^ ce jour-là même,
 vaqué à ses occupations habituelles jusqu'à quatre heures du soir,
 lorsqu'il se sentit tout-à-coup saisi d'un malaise qui lui fit récla-
 mer les soins de ses confrères. Malgré les secours le plus acti-
 vement et le plus habilement dirigés, rien ne put arrêter l'hé-
 morragie survenue dans l'estomac, et qui déterminait de violens
 vomissemens de sang; le docteur Sainte-Marie expira à neuf
heures et demie. Il avait épousé depuis quelques mois une juive,
sa maîtresse, qu'il avait tiré, de la prostitution. Avant la céré-
monie religieuse de son mariage, cette femme avait abjuré
 publiquement sa foi première. Les vifs et profonds regrets de
tous ceux qui le connaissaient, cl, pour ainsi dire, delà ville
entière, raccompagnèrent à sa dernière demeure. M. Prunelle,
son ancien condisciple et son ami le plus intime , prononça un
discours sur sa tombe. Il attribua « sa perle prématurée à l'exa-
gération même d'une délicatesse qui dut livrer à ses inclinations
les plus terribles combats , et précipiter ainsi la marche d'une
maladie déjà existante, maladie qui n'avait elle-même que les
conséquences d'une vie toute studieuse, toute de méditation (1). »
   Quoiqu'il en soit, Sainte-Marie méritait par ses qualités so-
ciales et par ses talens les éloges que l'amitié a consacrés à sa
mémoire. Cet excellent homme n'était pas seulement médecin
habile et renommé dans la pratique de son art, et inspirant la
plus entière confiance aux nombreuses personnes qui recouraient
à ses conseils; c'était encore un écrivain savant et distingué. Le
seul reproche qu'on puisse faire à son style, c'est de laisser voir
un peu de recherche et d'affectation ; mais il compense ce désa-
vantage par une correction soutenue , par le sage emploi d'une
grande et curieuse érudition et par la solidité des pensées (2).
   La Biographie contemporaine des Gens de lettres de Lyon (3) pré-
sente l'épigramme suivante , que l'on doit regarder comme une

  (1) Précurseur du 6 mars 1829.
  (2) Archives du Rhône, tom. IX, pag. 572.
  (3) Lyon, 1826,in-32.