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blissement de l'ordre public. Dans ces émotions populaires, su-
bitement formées ; dans ces tumultes redoutables, et qu'on ne
peut prévoir dans une ville qui renferme une population im-
mense ) la milice bourgeoise se montra toujours avec un dé-
vouement qui lui fit honneur. Ici , une troupe de furieux qui as-
siège l'hôtel de l'Intendance n'est calmée que par la fermeté
tranquille et réfléchie d'un citoyen , à la tête de son quartier. Là,
une erreur grossière se répand dans le peuple , le transporte de
rage, et lui fait prendre des torches incendiaires ; plus loin, il
s'émeut, il court., il se met en fureur pour régler des jeux et des
spectacles , dovit il ne connaît ni l'intérêt ni le plaisir ; des capi-
taines de la bourgeoisie apaisent les uns, arrêtent les transports
des autres, et dissipent l'égarement de tous. Leurs traits sont
connus , leurs discours écoutés. Unissant à propos l'exemple du
courage à celui de la modération, ils calment l'orage ; et la
tempête, devenue moins violente , s'évanouit : l'artisan furieux
retrouve sa raison à la voix de celui qui le soutint dans ses tra-
vaux , et il sacrifie sans peine sa colère du moment à celui qui
lui accorda chaque jour des secours et une occupation utile.
   Pour maintenir cette discipline et cette influence de la milice
bourgeoise sur la tranquillité publique, le consulat , autorisé
par les ordonnances des rois , a fixé un jour de chaque année
pour la passer en revue ; et les divers quartiers ont profité de
la circonstance où ils étaient assemblés , pour donner à M. To-
losan de Montfort, commandant, un témoignage de respect et
d'amour que tous les ordres de citoyens ont partagé.
   Le 30 avril 17&6, chaque pennonage , assemblé dès les sept
heures du matin sur la place d'armes de chaque quartier, s'est
formé , et s'est rendu ensuite à la place Louis-le-Grand.
    Tous les quartiers y étant arrivés avec leurs officiers à leur
tête, ont formé un bataillon carré dans l'emplacement des til-
leuls. Ce bataillon, composé d'environ cinq mille hommes en
uniforme , aligné, et sous différens drapeaux, a offert un coup-
d'œil symétrique et agréable.
    Le départ a été annoncé par trois boîtes ; à la première les
 troupes se sont assemblées , à la seconde elles ont porté les ar-
 meSj, et les chefs de division , porte-drapeaux et sergents d'es-