Revue du Lyonnais » série 1 - n°2 ( 1835 ) » pp.112

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   êles-vous citoyen, méritez-vous ce nom? vous me faites trem-
  bler... Savez-vous ce que c'est que Je civisme?.., Avez-vous
  massacré ou dénoncé quelque tyran?... Vos mains ne sont pas
  teintes !... Quelles sont vos œuvres ?... Le dieu delà patria vous
  juge et m'observe... Le remords est près. Différons, préparez-
  vous, et nous dormirons mieux. »
    — Il allait pendant un temps arroser tous les soirs le pelit jardin
  d'un ami dont le pavillon était près de la ville. La moindre fleur,
  un brin d'herbe, une feuille, le ravissaient en extase.
     Les passages suivans sont extraits de ses discours:
     Ecoulez, camarades (ne vous effrayez pas); on vous dit et
  vous vous diles tous républicains... C'est bien aisé à dire, mais,
 la main sur la conscience, l'êtes-vous? L'espèce est fort rare, et
 une si grande production coûte à la nature des efforts étranges. »
     « Hélas! nous courons après la liberté, et nous ignorons en-
  core les vrais principes des droits primitifs de l'homme. »
     « Le folliculaire Fain m'accuse d'avoir voulu créer un tribu-
  nal de sang... oui, je l'ai voulu de sang... pour punir les mons-
 tres qui en boivent... Si ce tribunal révolutionnaire populaire
 avait été érigé depuis six mois, comme j'en fis la motion, nous
 n'aurions plus de têtes à couper, plus de périls à craindre, ef
 la pairie régénérée jouirait en paix de notre justice et de nos
 vertus. »
     « La liberté, chacun la veut ; mr.is pour l'égalité, qui donne
 des coliques, c'est autre chose. »
     « Les aristocrates ne sont incorrigibles que parce que nous
les négligeons trop. Il s'agirait de refaire leur éducation. On parle
de les pendre., de les guilloliner... C'est bientôt fait... C'est une
horreur... Y a-t-il de l'humanité et du bon sens à jeter un malade
par la fenêtre pour s'exempter du souci de le guérir. Riches, ve-
nez... à tout péché miséricorde... Une petite pénitence... Mous-
quet sur l'épaule et flamberge au vent; galoppez vers l'ennemi. »
   — Chalier vivait avec une gouvernante nommée Pic, qu'il appe-
lait sa vertueuse compagne. Il pensait que, l'amour de la liberté
était incompatible avec le mariage.
   — Il habitait une maison située sur la place du Collège, dite
maison du Tambour.