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pone de Belliévre , devenu chancelier de France , n'eut intercédé en sa faveur.
C'est pendant cet exil, qu'il a la vanité de décorer du titre honorable d'Ostras-
chne,.qu'il écrivit son Histoire de lyon.
   De Rubys ne fut pas le seul disgracié ; dans le consulat, six échevins furent en-
tièrement exclus avec lui à cause de leur trop grand attachement à la Ligue ; on en
nomma sept autres pour les remplacer. H n'y a que les archives de l'Hôtel-de-VilIe
qui puissent nous apprendre avec certitude les nomsdescinq qui furent conservés ;
mais la présomption est forte en faveur de Jacques Jacquet, Jean-Baptiste Regnaud,
Aimable Thierry, Charles Noirat et Durant Collabaud, puisqu'ils rentrèrent dans
 e consulat après que le roi en eut réduit le nombre à quatre , sous un prévôt de*
marchands (1).
   L'archevêque ressentit vivement ce changement, il se vit par là déchu d'un
rang élevé et d'une autorité souveraine , et réduit contre sa propre inclination à-
une vie privée et obscure,- le chagrin qu'il en conçut l'aurait obligé à sortir aussi-
tôt de cette ville, s'il n'en eût été empêché par la ville , qui craignait qu'il ne
cherchât encore à troubler sou repos étant eu liberté ; mais le service du roi y
étant fermement établi, il fut prié de se retirer, à quoi il obéit et n'y rentra qu'une
année après, à la sollicitation du maréchal de Biron et du baron de Luz, son neveu.
   Les circonstances qui accompagnèrent la réduction de Lyon , tournent à sa
gloire. Cette ville eut l'avantage d'être des premières qui reconnurent l'autorité
royale , et de donner par là l'exemple à la capitale même et aux autres villes du
royaume qui le suivirent; elle retourna à son souverain sans contrainte et de plein
gré ; elle fit même plus, puisqu'elle eut à livrer bien des assauts à ceux qui s'op-
posaient à son retour.
   Pierre Mathieu, avocat, fut choisi cette année-là .pour prononcer la-harangue
le jour de St-Thomas; son attachement pour l'archevêque ne fut point un obstacle
à ce choix; il s'en acquitta au gré de tous les citoyens, quoique la délicatesse du
sujet qu'il avait à traiter demandât un grand ménagement dans les termes.
   J'ai choisi les endroits de ce discours les plus intéressans, que j'ai mis à la suite
de ces Mémoires; cet extrait ne doit point paraître un hors-d'œuvre, etl'on sentira
en le parcourant le rapport essentiel qu'il a avec tout l'ouvrage. J'avais d'abord
pensé à donner cette harangue en entier, mais je m'aperçus à la seconde lecture
que j'en fis, que les écarts de l'auteur pourraient rebuter des lecteurs ennemis du
 verbiage et qui aiment la précision , qualité peu connue par les écrivains de ce
 temps-là (2).


  ( i ) Jacquet fut échevin en ïSao 1 , Regnaud en 1600, Naira! en i6'o4, Collabaud en i 6 b 5 , et
Thierry en 1607.
  (s) Nous n'avons pas cru devoir publier l'extrait de la harangue de P . Matthieu. Pîous avons
pensé que cet evtrait serait entièrement dénué d'intérêt, jiarce qu'il n'offrirait à nos Secteurs aucun
tait nouveau.

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