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«ant entre les mains d'Amédée VI, en 1354; prise par François
Ier en 1536 ; rendue aux ducs de Savoie en 1563; ravagée par la
peste en 1581 et 1582, et réunie définitivement à la France le 9
mars 1594.
Miribel a eu dès sa naissance de grands privilèges ; ils ont
toujours été confirmés par les différens maîtres qu'elle a eus.
M. Laurent rapporte avec le plus grand soin les chartes et les
titres qui les constatent et dont la plupart des originaux sont
entre ses mains.
Il paraît que Miribel a eu aussi le privilège de la gaie science.
Son importance et sa riante exposition offraient assez de char-
mes aux hommes distingués pour les engager à y fixer leur sé-
jour. Les poésies de Laurent, qui ont été imprimées en 1630 ,
étaient fort goûtées du moins par ses contemporains. Un cer-
tain Du Larys lui adressait une épître qui commençait ainsi .-
« le t'assure, Laurent, que quand ie lis ton livre,
H le reçois dans mon cœur un grand contentement;
« Car c'est vne leçon, qui fort fidèlement
« Sous donne le moyen de paisiblement vivre. »
A entendre M. Du Larys on prendrait Laurent pour un poète
moraliste, plein de douceur et d'onction. La citation que nous
allons faire prouvera qu'il ne possédait pas exclusivement ces
qualités-là . Voici une boutade qu'il adressait aux ministres de la
religion réformée et qui ne dément point en ce qui îe concerne
le genus irritabile valuni-
« Venés-ça, troupe de ministres,
« Marots, poltrons, traistres, belistres,
« Bastards des peruers défroqués,
« Orateurs de l'hypocrisie,
« Engeance de l'apostasie,
« Maudicts predicans révoqués.
« Inuenteurs de la calomnie ,
« Iardiniers de la félonnie,
« Sens remplis de sédition,
« Prédicateurs de la discorde, '•!
« Keste de gourdin et de corde,
« Vrays enfans de perdition.
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