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Ce qu'on fait au Pérou ; ce que pense un Lapon ;
Si pour le despotisme ou pour la république
Dieu fit la vieille Asie et la jeune Amérique ;
Si Rome a des Lucrèce ; et si tous les maris
Sont à Pékin hélas ! ce qu'ils sont à Paris !
Tandis qu'exempt ici de regrets et d'envie ,
Je goûté en liberté les douceurs de la vie,
J'irais trouver ailleurs la faim , le froid , le chaud ;
A Bysance le p a l , à Madrid le cachot,
Et peut-être égorgé , rôti par des sauvages,
Nourrir à mes dépens leurs goûts anthropophages !
Je préfère , entouré d'amis et de parens ,
Une paix toujours stable à des destins errans.
Je veux vivre et mourir aux lieux qui m'ont vu naître *
Plus l'homme est sage et moins il aspire à connaître \
Sous le plus humble toit logeant les vrais plaisirs ,
Il étend son bonheur en bornant ses désirs.
Ou père ou citoyen , un double instinct lui crie :
La famille toujours et toujours la patrie ! »


Ces sentimens sont beaux, mais n'exagérons rien :
Un défaut quelquefois naît de l'excès d'un bieri.
Le respect des aïeux , le saint patriotisme
Changent, s'ils vont trop loin , leur culte en fanatisme.
Ne jamais faire un pas hors du sol paternel,
C'est tourner sur soi-même en un cercle éternel.
Je sais qu'il faut un centre où constamment poussées
Tendent nos actions, gravitent nos pensées ,
Comme il faut pour les mers un bassin spacieux ,
Pour la terre un pivot., un,soleil pour les deux.