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413 pas assez de toute votre admiration pour le génie qui enfanta les merveilles sans nombre de la cathédrale gothique ; alors, initié aux mystères d'amour dont le sou- veuir est écrit sur chacune de ces pierres rongées par le temps, vous reviendrez, le cœur plein de ces trésors de poésie , mis en œuvre par d'autres, avant vous. Yisiteur d'un jour, vous comprendrez enfin qu'un long poème était œuvre facile à celui dont les pas foulent incessamment les dalles usées du temple , à celui dont les rêveries s'égarent chaque jour sous ces voûtes qui vous ont révélé tant de cho- ses , en quelques heures. C'est alors aussi que vous relirez les vers de M. G. de Moyria , poésie toute par- fumée des douces émanations de la myrrhe et de l'oliban; poésie rêveuse, empreinte d'une religiosité dont la source est dans le cœur et qui s'adresse au cœur. Si vous appartenez à l'école réformatrice , vous regretterez avec nous que l'auteur ait pu hésiter à sacrifier l'allure classique , dans un sujet tout moyen-âge. Il fait assez bon marché , d'ailleurs, de l'école qui le réclame , pour qu'il nous soit permis de lui adresser cette critique que d'autres, sans doute, renouvèleront après nous. En vain , sa modestie se raltache-t-elle derrière les difficultés du genre : ce qu'il a fait nous donne la mesure de ce qu'il peut faire, et nous ne doutons pas qu'as- sujettie par l'auteur aux formes plus pittoresques du genre romantique, son œuvre n'eût gagné à celte transformation. M. Edgard Quinet est venu en aide à son compatriote. Si des motifs particuliers ne nous permettent pas de reproduire ici les pages brillantes dont l'auteur à 'Ahasvérus a enrichi cette publication , nous ne résisterons pas , du moins , au désir de citer l'opinion de M. de Moyria sur le mérite de cette introduction si re- marquable : « Mais ce qui donnera, j'en suis certain , un grand prix à ce petit « volume, c'est l'introduction, noble péristyle dont l'auteur d'Ahasvérus a bien « voulu le décorer. Cette prose, que dis-je ? cette poésie si riche d'études, si « chaste dans un temps de corruption , tour-à -tour forte et suave, imposante « et naïve , cette poésie toujours originale , qui , dans ce peu de pages, saisit et « développe avec tant de vérité le pittoresque du moyen-âge et se plaît à raconter « les transformations ; les vicissitudes de la pensée artistique, parce qu'elle sait a bien que la vie morale des peuples y est tout entière , celte poésie sans « rhythme en dira plus que la mienne et dira beaucoup mieux. » C. F. ESSAI HISTORIQUE SDR MIRIBEL , PAR THÉODORE LAURENT , Brochurein~&° de 150 pages. Beaucoup de grandes cités , aussi importantes par la population que par le rang qu'elles occupent, sont moins heureuses que Miribel, et lui envieront un historien comme M. Théodore Laurent : vingt années de recherches ont été em- ployées par l'historien de Miribel , à fouiller dans les souvenirs et les archives