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pas assez de toute votre admiration pour le génie qui enfanta les merveilles sans
nombre de la cathédrale gothique ; alors, initié aux mystères d'amour dont le sou-
veuir est écrit sur chacune de ces pierres rongées par le temps, vous reviendrez,
le cœur plein de ces trésors de poésie , mis en œuvre par d'autres, avant vous.
Yisiteur d'un jour, vous comprendrez enfin qu'un long poème était œuvre facile à
celui dont les pas foulent incessamment les dalles usées du temple , à celui dont
les rêveries s'égarent chaque jour sous ces voûtes qui vous ont révélé tant de cho-
ses , en quelques heures.
  C'est alors aussi que vous relirez les vers de M. G. de Moyria , poésie toute par-
fumée des douces émanations de la myrrhe et de l'oliban; poésie rêveuse, empreinte
d'une religiosité dont la source est dans le cœur et qui s'adresse au cœur. Si vous
appartenez à l'école réformatrice , vous regretterez avec nous que l'auteur ait pu
hésiter à sacrifier l'allure classique , dans un sujet tout moyen-âge. Il fait assez
bon marché , d'ailleurs, de l'école qui le réclame , pour qu'il nous soit permis
de lui adresser cette critique que d'autres, sans doute, renouvèleront après nous.
En vain , sa modestie se raltache-t-elle derrière les difficultés du genre : ce qu'il
a fait nous donne la mesure de ce qu'il peut faire, et nous ne doutons pas qu'as-
sujettie par l'auteur aux formes plus pittoresques du genre romantique, son œuvre
n'eût gagné à celte transformation.
    M. Edgard Quinet est venu en aide à son compatriote. Si des motifs particuliers
 ne nous permettent pas de reproduire ici les pages brillantes dont l'auteur
 à'Ahasvérus a enrichi cette publication , nous ne résisterons pas , du moins , au
 désir de citer l'opinion de M. de Moyria sur le mérite de cette introduction si re-
 marquable : « Mais ce qui donnera, j'en suis certain , un grand prix à ce petit
  « volume, c'est l'introduction, noble péristyle dont l'auteur d'Ahasvérus a bien
 « voulu le décorer. Cette prose, que dis-je ? cette poésie si riche d'études, si
 « chaste dans un temps de corruption , tour-à-tour forte et suave, imposante
  « et naïve , cette poésie toujours originale , qui , dans ce peu de pages, saisit et
  « développe avec tant de vérité le pittoresque du moyen-âge et se plaît à raconter
  « les transformations ; les vicissitudes de la pensée artistique, parce qu'elle sait
  a bien que la vie morale des peuples y est tout entière , celte poésie sans
  « rhythme en dira plus que la mienne et dira beaucoup mieux. »           C. F.




          ESSAI HISTORIQUE SDR MIRIBEL , PAR THÉODORE LAURENT ,

                             Brochurein~&° de 150 pages.
     Beaucoup de grandes cités , aussi importantes par la population que par le
  rang qu'elles occupent, sont moins heureuses que Miribel, et lui envieront un
  historien comme M. Théodore Laurent : vingt années de recherches ont été em-
  ployées par l'historien de Miribel , à fouiller dans les souvenirs et les archives