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  étaient remplis d'une grande foule. Ils trouvent les deux par-
  tis qui s'entre menaçaient ; il semblait qu'on dut en venir aux
 mains. Le prévôt demandent aux sieurs Berod et Laure ce
  qu'ils v e u l e n t , pourquoi ils sont venus ; ils répondent qu'ils
  sont venus pour siéger comme juges de la police , suivant leur
 droit et leur qualité. Le Procureur du Roi prend la parole pour
 les soutenir , et somme le Consulat de ne pas empêcher l'exécu-
 tion d'une sentence. Mais pendant qu'un long colloque s'engage r
 le parti consulaire se renforce par l'arrivée de plusieurs citoyens
 et arquebusiers. Les assaillans satisfaits d'être venus braver leurs,
 adversaires jusques dans leur camp font une retraite p r u d e n t e ;
 ils ont encore l'audace en se retirant de faire fermer l'auditoire
 par un de leurs sergents ; il est vrai que le consulat fit sur le
  champ arrêter cet homme et saisir de force sur lui la clé qu'il
 emportait à leur face.
     Le l e n d e m a i n , le Prévôt des Marchands et les quatre éche-
 vins étaient à l'Hôtel-de-Yille se félicitant sans doute d'avoir re-
 poussé un assaut si t é m é r a i r e , lorsque leurs oreilles furent
 frappées d'un cri étrange. C'était un sergent de la Sénéchaussée
 publiant à son de trompe jusques sous leurs fenêtres une or-
 donnance de Messieurs du Siège , portant que dorénavant, l'au-
 dience de police se tiendrait au palais de R o a n n e , avec défenses
 à toutes p e r s o n n e s , SQUS de grosses peines , d'aller ailleurs que
dans ledit palais demander justice pour faits ressortant de la ju-
ridiction de police. Aussitôt on publia de par le Consulat une
 ordonnance contraire par laquelle était défendu au peuple
 d'aller pour des faits de police à une autre audience que celle qui
 continuerait comme de coutume à être tenu dans l'Hôtel-de-
Ville.
    Les débats des deux juridictions se trouvaient portés par là
devant lès justiciables eux-mêmes. Il faut bien convenir que
dans cette guerre ridicule l'avantage de la modération fut pour
le consulat, qui sentit de combien de désordres une résistance
irréfléchie pourrait être la source. Laissant la Sénéchaussée jouir
de son triomphe du m o m e n t , il s'adressa plus h a u t , et mit
dans ses intérêts le gouverneur, M. d'Halincourt, flatté de voir
sa médiation invoquée et blessée de la roideur déployée par