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401 juges à fin de charge , et parmi eux les sieurs Laure et Berod qui prétendant Jn'avoir pas accompli leur t e m p s , se rendirent appelans de l'acte consulaire devant la Sénéchaussée. Là , on se hâta de recevoir leur requête'et d'ordonner l'intimation du Con- sulat q u i , sur le motif que son autorité ne devait pas ressortir de la Sénéchaussée, se contenta de p r o t e s t e r , et ne crut pas devoir s'humilier à comparaître. Sentence par défaut avec clause d'exécution provisoire nonobstant opposition ou a p p e l , décla- rant que les sieurs Laure et Berod ont été induement dépos- sédés, et qu'ils sont rétablis pour six mois dans leurs fonctions de juges de police , dont ils reprendront immédiatement l'auto- rité. Nouvelle protestation du Consulat, et défense signifiée aux sieurs Laure et Berod, de s'immiscer dans l'exercice de leurs prétendues charges. Défenses pareilles signifiées de par la Séné- chaussée auxjuges élus par MM. du Corps Consulaire. Il y avait alors pour la police deux tribunaux, l'un reconnu et appuyé par l'Hôtel-de-Ville ; l'autre avoué et défendu par le Palais de Roanne. Mais dans ce singulier conflit de d r o i t s , une circonstance donnait l'avantage du fait à messieurs les Consuls, c'était la possession d e l à salle d'audience. Dans le camp ennemi on médita une manœuvre hardie pour s'en emparer. Un jour qu'il n'y avait pas de tenue du Consulat > les sieurs Berod et L a u r e , accompagnés du Procureur du r o i , et d'une tren- taine de personnes , soit de bourgeois on magistrats de leur p a r t i , soit d'hommes de main décorés par eux du titre de ser- gents , se présentent à la porte de l'Hôtel-de-Ville. Les m a n - deurs , d'après les ordres qu'ils ont reçus leur en refusent l'entrée ; on leur résiste avec menaces. Survient le poste des ar- quebusiers ; mais le sieur Magat, chanoine de Saint-Nizier , à la tête de la troupe ennemie , met l'épée à la m a i n , et lui fraie passage de force jusqu'à la salle d'audience. Le Prévôt des Marchands , arrivé ce jour-là même de Paris , était chez lui , r e - cevant les visites de ses amis. Sur l'avis qu'on lui donne de ce singulier tumulte , il court à l'Hôtel-de-Ville , et ayant rencontré en chemin l'échevin llouvière , le procureur-général de la com- mune , Grollier et le trésorier Duvouldy , ils entrèrent avec beaucoup de 'peine dans l'Hôtel , dont les abords et la cour 2G