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juges à fin de charge , et parmi eux les sieurs Laure et Berod
qui prétendant Jn'avoir pas accompli leur t e m p s , se rendirent
appelans de l'acte consulaire devant la Sénéchaussée. Là , on se
hâta de recevoir leur requête'et d'ordonner l'intimation du Con-
sulat q u i , sur le motif que son autorité ne devait pas ressortir
de la Sénéchaussée, se contenta de p r o t e s t e r , et ne crut pas
devoir s'humilier à comparaître. Sentence par défaut avec clause
d'exécution provisoire nonobstant opposition ou a p p e l , décla-
rant que les sieurs Laure et Berod ont été induement dépos-
sédés, et qu'ils sont rétablis pour six mois dans leurs fonctions
de juges de police , dont ils reprendront immédiatement l'auto-
rité. Nouvelle protestation du Consulat, et défense signifiée aux
sieurs Laure et Berod, de s'immiscer dans l'exercice de leurs
prétendues charges. Défenses pareilles signifiées de par la Séné-
chaussée auxjuges élus par MM. du Corps Consulaire.
   Il y avait alors pour la police deux tribunaux, l'un reconnu
et appuyé par l'Hôtel-de-Ville ; l'autre avoué et défendu par le
Palais de Roanne. Mais dans ce singulier conflit de d r o i t s , une
circonstance donnait l'avantage du fait à messieurs les Consuls,
c'était la possession d e l à salle d'audience. Dans le camp ennemi
on médita une manœuvre hardie pour s'en emparer.
   Un jour qu'il n'y avait pas de tenue du Consulat > les sieurs
Berod et L a u r e , accompagnés du Procureur du r o i , et d'une tren-
taine de personnes , soit de bourgeois on magistrats de leur
p a r t i , soit d'hommes de main décorés par eux du titre de ser-
gents , se présentent à la porte de l'Hôtel-de-Ville. Les m a n -
deurs , d'après les ordres qu'ils ont reçus leur en refusent
l'entrée ; on leur résiste avec menaces. Survient le poste des ar-
quebusiers ; mais le sieur Magat, chanoine de Saint-Nizier , à la
tête de la troupe ennemie , met l'épée à la m a i n , et lui fraie
passage de force jusqu'à la salle d'audience. Le Prévôt des
 Marchands , arrivé ce jour-là même de Paris , était chez lui , r e -
 cevant les visites de ses amis. Sur l'avis qu'on lui donne de ce
 singulier tumulte , il court à l'Hôtel-de-Ville , et ayant rencontré
 en chemin l'échevin llouvière , le procureur-général de la com-
 mune , Grollier et le trésorier Duvouldy , ils entrèrent avec
  beaucoup de 'peine dans l'Hôtel , dont les abords et la cour
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