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393 n Du temps du paganisme, Aisnay était un lieu très-fameux à cause d'un temple que soixante diverses nations ou peuples des Gaules y avaient consacré à la gloire de l'empereur Auguste. En 1724, on découvrit auprès de ce t e m p l e , c'est-à -dire auprès du confluent du Rhône et de la Saône , une urne antique de plomb qui renfermait les cendres et quelques ossemens d'un flamine, nommé Severus. Ce qui rend cette urne presque unique en ce g e n r e , c'est qu'on lit autour, en lettres onciales, ce vers ïambe , qui marque la qualité du mort : Ollam Sevsri flaminis ne tangiio. « On ne peut raisonnablement douter que ce Severus ne fut llamine du temple dont il est ici question. Cette opinion affirma- tive se p r o u v e , 1°parce qu'on a trouvé parmi les cendres, qua- tre médailles d'Auguste, en moyen b r o n z e , avec le frontispice de ce m ê m e t e m p l e , et au revers la légende : Romœ et Augusto; 2° à cause de l'endroit où l'urne a été trouvée; 3° par le goût même de l'inscription qui marque le noble et simple but du goût d'Auguste. Cette urne est dans le cabinet des antiques du collège des Jésuites de Lyon. Voyez les Mémoires de Trévoux, au mois de décembre 1724, pag. 227. » Le 11 novembre suivant, un académicien de L y o n , M. de Sozzi, qui se trouvait alors à N a n c y , ayant remarqué une erreur assez grave dans l'article qu'on vient de lire , adressa la lettre suivante aux auteurs du Journal Encyclopédique, qui s'empressèrent de l'in- sérer dans leur cahier du 15 novembre ; « Je ne manquerais p a s , messieurs , de m'adresser à M. l'abbé Expilly l u i - m ê m e , s'ilélait possible qu'il r é p a r â t , de la manière qu'elle doit l'être , l'erreur où l'ont apparemment jeté des mémoires ou des rapports peu exacts, au sujet de l'urne antique de p l o m b , trouvée à Lyon en 1724; mais comme cela n'est guère possible dans un dictionnaire i m m e n s e , où cet article est d'ailleurs confondu avec une multi- tude d'autres plus importans, et qu'au contraire , vous avez choisi cet article , et mis en montre avec une sorte d'appareil dans l'ex- trait de votre journal du 15 août dernier, je m'adresse à vous, messieurs , afin que le remède se communique par la m ê m e voie et presque aussi rapidement que l'erreur se sera répandue. Voici