page suivante »
lieiwi Mmïcâle* : s^'à ^ LE KRATE , LE CHALET , LA PRISON D'EMMIOURG ET LES CONCERTS. La fin de l'année théâtrale a été fertile en œuvres nouvelles pour nous. Tous les goûts ont pu se satisfaire ; aux uns, le Pirate avec sa musique large, expressive et si dramatique ; aux autres, le Chalet, œuvre légère et sans conséquence ; à ceux-ci, la Prison d'Edimbourg, vaste compilation de motifs heureux ; à ceux-là enfin, Guil- laume Tell, le chef-d'œuvre de Rossini. Il faut dire que, malgré cette diversité de genres, celte profusion de noiiveautés, rarement la foule s'est portée au théâtre. Pourquoi cette indifférence? Quelques habitués l'attribuent à la faiblesse de l'orchestre , d'autres à l'inhabileté des chanteurs, d'autres à la cherté des abonnemens; que savons-nous, il y a peut- être encore une multitude de causes présumées.... Certes, il est de toute évidence que l'orchestre a grand besoin de subir des améliorations. Comment se fait-il que les instruirions à vent soient si détestables? tantôt c'est un trombonne qui se traîne , tantôt un cor qui manque les traits les plus simples, tantôt une clarinette qui chante sans méthode et d'un ton criard ; pourquoi, avec une masse de douze violons et de dix basses ou contre-basses , ne compte-t-on que deux quintes , tandis qu'il y en faudrait au moins quatre? Quantaux chanteurs, les seuls qui n'ontpasjouide toute lafaveurdn public,sont MM. Derancourt etBecquet; le premier, cependant, a dernièrement chanté Guil- laume'J'ell, d'une manière assez remarquable , et nous pensons que si on l'eut tou- jours encouragé, peut-être il eut apporté moins de négligence dans sa manière de chanter et de jouer. 21