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sont venues s'y réunir ; la troupe formoitlc cordon , et le peuple
remplissoit la campagne, N o n , mon a m i , jamais un spectacle
plus magnifique n'a frapppé mes yeux ; plus de cent mille indivi-
dus des deux s e x e s , des vieillards, des enfans, étaient serrés
autour de cette montagne sainte, le coup-d'œil était beau ; car
partout où il s'étendoit il ne découvrent que des h o m m e s , et le
motif de cette réunion étoit de rendre hommage à l'Egalité.
   Les tables de la loi et le niveau ont été placés sur la monta-
gne ; au signal d o n n é , des militaires portant des piques ont couru
les réunir en faisceau, symbole de l'union de tous les Français,
de cette union pour laquelle nous sommes armés , et qui vient
de triompher du hideux fédéralisme-; alors on a proclamé le
décret divin de la Convention nationale qui rend à la liberté les
 hommes de couleur.
   A peine cette lecture a-t-elle été achevée, que j'ai vu s'avancer
vers les représentai» du peuple ce groupe de nègres dont je t'ai
parlé , et dont les chaînes m'avoient d'abord étonné.
   J'ai vu ces dignes représentans s'empresser de les rompre au
nom du peuple français , et ces n o i r s , devenus français eux-mê-
 m e s , exprimer leur reconnaissance p a r l e s gestes et les démons-
 trations de joie accoutumés dans leur pays.
    Bientôt du faite le plus élevé de la montagne , i e citoyen Dor-
 feuil fait entendre sa voix, et prononce le discours suivant :


          RÉPUBLICAINS !

   K Tous venez de l'entendre avec enthousiasme, ce décret con-
solateur, ce décret digne du peuple-dieu dont il émane, ce décret
digne de la montagne qui lutta si longtemps pour l'arracher aux
ennemis de la nature humaine.
   « Ils ont disparu ces monstres coalisés arec le trône et l'autel-;
ces monstres qui vouloient, sous le nom de fédéralisme et de po-
litique , républicaniser l'esclavage et. la royauté. Ils ont disparu
comme la poussière que le vent balaie; ils ont disparu, et le
peuple a dit : plus de rois, plus de prêtres , plus d'esclaves ; et
les couronnes, et les mitres, et les chaînes ont été brisées, et
l'humanité respire , et la liberté triomphe, et l'égalité commence,