page suivante »
.181 « de l'observance de saint Benoît, du vouloir de messire Bernâr- « din Oudry, à présent prieur commandataire dudit Brou , pour « toujours célébrer et décanter une grand'messe quotidienne du « j o u r , et toutes les heures canoniales en ladite église de Brou et « chapelle , par lesdits ; en icelle élisons notre sépulture, et en « cas que défaillons de ce monde avant ladite fondation, voulons « et ordonnons que de nos propres biens soit faite et accomplie « par nos hoires successeurs. » ,, Philibert I I , son fils, dit le Beau , était né le 10 avril 1480, à ce château du Pont-d'Ain , si funeste à sa famille. Peu soucieux de choses religieuses , il négligea complètement l'accomplissement du vœu que le zèle enthousiaste et bien naturel de sa mère avait ainsi h a s a r d é , et qui avait été sanctionné par la volonté de son p è r e . Il fit la guerre et eut la réputation de bon capitaine; il fit l ' a m o u r , et eut encore réputation de bel et galant h o m m e ; puis il se maria avec Iolande Louise de Savoie, sa cousine. Le ma- riage ne fut pas pour lui aussi heureux que la guerre et l'amour. Sa femme mourut quelques mois après son u n i o n , et le duc con- tracta de nouvelles chaînes avec Marguerite d'Autriche. O r , Marguerite d'Autriche n'en était pas à son premier mari. Fille de Maximilien, archiduc d'Autriche, et de Marie de Bourgo- gne^ dernier rejeton de Charles-le-Téméraire, elle fut de très- vagabonde et aventureuse fortune. Fiancée à l'âge de 3 ans au dauphin de F r a n c e , fils de Louis XI, qui régna depuis sous le nom de Charles T I I I , elle fut sacrifiée à un amour intéressé , et dont la dot allait si bien au roi de France ! Anne de Bretagne, dernière héritière de cette province, lui fut préférée, et la ma- lencontreuse princesse, mariée et d é m a r i é e , fut renvoyée en Flandres. Nouvel epouseur se présenta, et le mariage fut conclu par procuration : ce qui se fait encore de nos jours. Dès-lors elle fut femme de Jean de Castille, fils unique de Ferdinand V , roi d'Aragon. Il fallut aller le rejoindre. La princesse s'embarqua à Flessingue, sur un beau n a v i r e , escorté d'une brillante et nom- breuse flotte. Une tempête l'assaillit en pleine mer ; ballotté de vague en v a g u e , le navire faillit s'abîmer, et bien des fois les matelots désespérèrent de leur vie. En cet instant de danger ,