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154 cuté par "des groupes, des séries d'hommes et de femmes, lesquels agissent avec passion dans un cercle d'occupations attractives et varices, résultats naturels d'un système de manoeuvres laborieuses, ou ne peut plus ingénieux. Puis, en dehors de ces larges et lumineuses pensées, combien d'efforts partiels n'ont pas déjà été faits dans le même but, la même direction? et chaque jour le nombre de ces efforts s'accroît, chaque matin un homme de plusse met à l'œuvre pour traiter la question sous un aspect particulier et en présenter la solution partielle. Or , voici le tour de M. Guenin-Billon, qui, lui aussi, propose une ré- forme sociale , sous se titre : ESSAI D'IKSTRUCTION PATERNELLE POUR FORMER L'ASSOCIA- TION D FAMILLE. E Je n'ai pas l'avantage de connaître personnellement M. Guenin-Billon; je ne le vois qu'au travers de son livre, et cependant, certain de ne pas me tromper, j'affirme que tout réformateur qu'il se dit, M. Guenin-Billon est avant tout un excellent père de famille ; or, savez-vous que c'est une qualité qui rarement se trouve chez les hommes à idées nouvelles, par la raison que chez ces gens-là , le sentiment familial est absorbé la plupart du temps par un autre sentiment plus large, sinon moins doux, qu'où appelle quelquefois sentiment social, ou bien , amour de l'humanité ; or, cet amour domine tous les autres sans qu'on en puisse donner d'autre raison , si ce n'est qu'il est très-utile et très-beau que cela soit ainsi. Pour eu revenir à l'ouvrage de M. Guenin-Billon/nous dirons qu'à l'exemple de 'tous les^ novateurs, l'auteur commence tout naturellement à montrer les vices inliéreus à l'ordre ou désordre social actuel ; comme eux encore, c'est la partie sur laquelle il est le plus fort ; car on a beau dire , il est incomparablement plus facile de démolir que de reconstruire ; aussi, est-ce avec une abondance presqu'ïntarissable qu'il énumère les maux qui découlent d'une législation ar- riérée et d'une éducation fausse ; il décrit avec une grande naïvetélesfunestcs ré- sultats des divisions de famille et de l'inimitié entre les parens les plus proches, toutes choses causées par les lois de succession et l'extrême morcellement des pro- priétés qui lui font flétrir le partage héréditaire des biens. Mais en définitive , que propose M. Guenin-Billon, en remplacement de ce qui existe ? qu'indique-t-il pour remède? Hélas! il propose bien une association dans la famille et une commu-- nauté des biens dans cette famille ; mais autant il était abondant lorsqu'il ne s'agissait que de critiquer la société, comme nous l'ont faite nos pères, autant il est sobre sur les moyens pratiques à employer; il croit que les exhortations pater- nelles suffiront pour cela, comme si, sur ceut familles, il n'y en a pas quatre-vingt dix-neuf dont les pères sont incapables de faire l'éducation de leurs enfans et de les diriger d'une manière conveuable; au surplus, M. Guenin-Billlon nous an- nonce qu'il veut lui-même expérimenter sur sa famille ; nous lui souhaitons, pour seule récompense , que ses enfans ne soient pas eux-mêmes l'obstacle insurmon- table à la réalisation de la théorie qu'il a méditée avec une si bonne intention. M. D.