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DISCOURS DU DOCTEUR PIQUET. MESSIEURS, ' A chaque époque de l'ordre social, le monde nous apparaît avec de nouvelles exigeances, parce que dans sa marche progressive, il éprouve toujours de nou- veaux besoins. Ainsi, lorsqu'un peuple , après s'être illustré dans le noble métier des armes, parcourt depuis long-temps avec succès, les divers degrés de l'indus- trie agricole et commerciale , il lui reste encore une grande gloire à acquérir, celle qui peut seule assurerson bonheur; je veux parler de la science. La science alors, n'est plus un objet de luxe pour ce peuple, elle devient pour lui un besoin impérieux, elle est sa vie morale. C'est par elle, que l'homme apprendà connaî- tre la vérité. C'est elle, qui charme ses loisirs et l'accompagne en tous lieux. C'est elle aussi, qui sert d'occupation à la jeunesse qu'elle distrait des plaisirs frivoles ; en la rendant propre à devenir un jour la richesse et la gloire de la patrie. L'édu- cation à cette époque, est donc indispensable , et elle doit s'étendre dans des pro- portions convenables, sur toutes les classes delà société. Tel est le but de l'instruction primaire, dont les travaux ne se bornent pas seu- lement à vous instruire, mais encore à donner une impulsion salutaire aux écoles transcendantes qui voudraient conserver leur suprématie. Ses résultats sont appe- lés à exercer une influence immense sur l'avenir de la société tout entière. Mais la science renferme l'instruction et la morale ; ces dent parties de l'éduca- tion doivent être intimement liées entre elles pour atteindre le véritable but. L'instruction sans la morale, en augmentant les facultés intellectuelles del'homme, peut eu faire un être dangereux pour la société , par le mauvais emploi qu'il fera trop souvent de ses talens; tandis que la morale, en dirigeant vers le bien ces mêmes facultés, produira non-seulement un savant, mais encore un homme ver- tueux , un bon citoyen. Celte nécessité a été parfaitement comprise par les pro- fesseurs qui dirigent vos écoles; ils ont pleinement justifié cette haute pensée, qui faisait dire naguère à celui qui préside eu France à l'instruction publique ; «Leurs « travaux intéressent la société tout entière , et leur profession participe à l'im- « portance des fonctions publiques. » Heureuse de pouvoir s'associer à cette pensée aussi grande que juste , la société du Parfait Silence vient, pour la cinquième fois , décerner six prix d'honneur à vos écoles d'enfaus, et trois grands prix d'encouragement à celle des adultes; elle a aussi fait frapper une médaille d'or, pour l'offrir au digne professeur qui, par des services signalés dans l'exercice de ses fonctions, a acquis le plus de droits à la reconnaissance publique. Elle a voulu que des hommes qui ont su comprendre