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il eut pour fils aîné François de Pure. Toute cette famille eut
beaucoup de part à l'établissement des Feuillans à Lyon. Ses
armes se voyaient au faîte du lambris de l'église de ces religieux;
elles étaient d'or, au chevron d'azur accompagné de trois trèfles
dé sinople, au chef de gueules chargé d'un croissant d'argent,
entre des annelets de même (1).
Michel de Pure., dont nous avons à parler ^ était fils d'Antoine
de Pure, seigneur et baron de Balmont, chevalier de l'ordre du
roi, conseiller en ses conseils, maître ordinaire de son hôtel, et
prévôt des marchands de Lyon, en 1634(2)comme nous l'avons
dit. Michel vint assez jeune à Paris, et suivit la carrière des
belles-lettres. Il était abbé (3); nous ne savons rien, du reste,sur
ses premières années. Sa médiocrité le dérobait à l'envie, et son
existence obscure était du moins tranquille. Elle fut troublée
par un petit incident. L'abbé de Pure fit ou distribua contre
Despréaux une parodie de la scène de Cinna , dans laquelle Au-
guste confond le conjuré; Despréaux était, dans celte parodie ,
Convaincu parle ministre Colbert d'avoir composé des libelles.
Pour se venger d'un homme , qui avait au moins eu le tort, de
faire circuler une calomnie si noire, il lui décocha un trait d'au-
tant plus piquant que « cet abbé, suivant Brossette (4), affectait
un air de propreté et de galanterie, quoiqu'il ne fût ni propre,
ni galant. » Boileau disait dans sa Ih Satire , composée en 1664 :
Si je veux d'un galant dépeindre la figure,
Ma plume, pour rimer, trouve l'abbé de Pure ,
Au lieu de ces deux vers, il y avait avant l'impression :
Si je pense parler d'un galant de notre âge ,
Ma plume, pour rimer rencontrera Ménage (S).
(1) Voyez Brossette , ELOCE HIST. DE LYON , Ann. 1596.
(2) La BIOGRAPHIE UNIVERSELLE fait naître Michel cette même année.
(5) «Et licencié de Sorbonne,» ajoute Laurent-Josse Leclerc, dans la BIBLIO-
THÈQUE nu RICHELET , annotée de sa main. Voyez aux MANUSCRITS de la Bibliothèque
de Lyon.
(4) Commenlaire'sur Boileau.
(5)L'abbé de Pure substitué à Ménagé, et pourquoi? Voy. LA PROMENADE DE SAINT-
CLOUD , de Guéret, tom. II, pag. 188 des MÉM. de Bruys.