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             L E S A R T I S T E S E T L E S G E N S DE M É T I E R                363

   Nous rappellerons qu'au moyen âge on désignait, sous le nom
de maître maçon, l'architecte, l'entrepreneur de maçonnerie, le
maître maçon proprement dit. Le mot architecte (d'abord architec-
teur) était déjà entré dans la langue au quatorzième siècle. Christine
de Pisan a dit en parlant de Charles V: « En effect, que nostre ro y
Charles fust sage artiste, se démonstra vray architecteur, deviseur
certain et prudent ordeneur lorsque les belles fondations flst faire
en maintes places *. » Ce mot a reparu, en 1541, dans les lettres
de nomination de Sébastien Serlio. Le premier auquel on ait donné
ce titre à Lyon est Dominique Perret, «maistre architecteur ayant
charge (en 1549) des réparations et fortifications 2. «Nous avons
trouvé, quelques années plus tard, en 1555, deux autres architec-
teurs, Constantin Morail et Alexandre Aramondi, grecs de Gons-
tantinople, « venuz ... du lieu de Marseille jusques en cestô
ville, pour estre employez aux réparations et fortiffications de
la ville comme estant gens ingénieulx et expertz architecteurs3. »
En 1606, le 4 juin, Philippe Lalyame prenait, dans l'acte de
baptême de sa fille Catherine, la qualité de « sculpteur et archi-
tecteur 4 ».
  • Il y avait, au moyen âge, des associations ou ateliers de maçons,
nomades le plus souvent, soumis à des règlements particuliers et
connus sous le nom de loges. Il serait possible de connaître les
travaux de chacun de ces ateliers au moyen de leurs méreaux et
des signes dont ils ont marqué leurs ouvrages 5 . Une de ces loges
était établie & Lyon en 1350 : Guillemet et Pierre paraissent
en avoir été les chefs. Dans le cas dont' nous parlons,, il est
possible que l'expression de la loge s'applique à l'ensemble ou à
la réunion des associations ou ateliers de maçons qui étaient alors
à Lyon.           '
  1
     Le livre des fais et bonnes meursdusage      roy Charles, 3 e partie, chapitre XI
Christine de Pisan dit plus loin : « Les architecteurs c'est assavoir les disposeurs de
l'œuvre. »
   * Archives de Lyon, BB 70, f» 113.
   3 Archives de Lyon, BB 78, f° 67 recto, 3 novembre 1555.
   4
     Archives de Lyon, paroisse Sainte-Croix.
  5
     M. Lucien Bégule a dessiné une centaine de signes ou marques qui sont gravés
sur les pierres de la cathédrale de Lyon (Monographie de la cathédrale de Lyon
p. 5i à 57). Une partie de ces signes se retrouvent sur des méreaux qui font partie
de la collection de M. Etienne Récamier.               "