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Causerie

L'homme, qui est un drôle de corps, a souvent aussi un drôle de corps. Je n'en veux pour preuve que l'aventure de cet Auvergnat des environs d'Issoire qui, depuis des mois,nourrissait dans son sein, ou plutôt dans son estomac, plusieurs petits serpents.

Tout d'abord on a cru à une de ces mystifications que les nouvellistes à court de copie imaginent assez volontiers en temps de vacances. Mais rien n'est plus vrai. L'homme aux serpents s'appelle Pradier. Il habite Sauvagnat. Il vomit réellement des reptiles. Et le plus curieux c'est que ces hôtes étranges ne sont pas d'origine auvergnate mais africaine, au dire des savants qui les ont examinés.

M. Pradier a été, en effet, soldat en Tunisie il y a quatre ans, et il se souvient d'avoir bu en des ruisseaux marécageux où les reptiles ne manquaient point. C'est de là, évidemment, qu'il a rapporté ses couleuvres qui, d'abord minuscules, grandirent dans son estomac en lui donnant des douleurs insurmontables. Enumérer les traitements antidyspeptiques dont l'accablèrent les médecins, serait fastidieux. On traita le pauvre homme pour toutes les maladies d'estomac connues île la Faculté. Rien n'y fit. Lorsqu'un beau jour, le patient eut une nausée plus forte et donna le jour à un serpenteau, suivi bientôt d'un second.

Le père et les enfants se portent fort bien aujourd'hui. Et même le premier, — curieux effet de l'enfantement, — a pour les petits animaux une tendresse paternelle. Il les comble de soins affectueux dans la cage de verre où il les a installés confortablement. Un professeur au Muséum lui en a offert une somme assez ronde ; noire bon Auvergnat a refusé

Une amusante page à ajouter au chapitre des chapeaux. Verdi était récemment de passage dans un hôtel du lac de Côme; après le repas, il sort de la salle commune pour respirer dans le jardin, sans prendre son chapeau. Une jeune Anglaise aperçoit le couvre-chef de l'illustre Maître. Oh! dérober cette relique! Aussitôt pensé, aussitôt fait. Elle chipe le chapeau et le cache sous sa robe, si shocking que fût le procédé...

Mais un autre Anglais, collectionneur lui aussi de bibelots d'hommes célèbres, avait vu le jeu : Pardon, Madame, dit-il à sa compatriote, vous vous trompez. C'est mon chapeau auquel vous avez bien voulu donner cette place d'honneur. Ce n'est pas celui de Verdi ; je vous prie donc de vouloir bien me le rendre...

La dame confuse s'exécute. Le monsieur salue et disparaît. Rentre Verdi, qui réclame sa coiffure. Explosion de regrets de la dame dont le désespoir est si vif que Verdi lui donne un autre chapeau.

Mais depuis, pour ne pas se ruiner chez son chapelier au profit des Anglais, l'auteur de Falstaff fait mettre dans ses chapeaux de fausses initiales.

Je vous demande pardon, mais le mot est trop joli si la matière n'est pas louable : il a été entendu cette semaine même, sur la place Bellecour, à l'heure des babys.

Personnages : Monsieur Toto, un jeune monsieur de cinq ans, et Mademoiselle Tata, une demoiselle du même âge, qui évidemment ne se connaissent pas mais dont on devine le désir d'entrer en conversation.

Tout à coup, la petite s'accroupit au pied d'un arbre... pour ce que vous devinez. Elle se lève au bout d'une minute.

Et alors M. Toto, qui a enfin trouvé quelque chose d'aimable pour faire connaissance : C'est vous, mademoiselle, qu'a fait tout ça !

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