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    Grévin

    Disparu depuis deux années, mais non oublié, le charmant dessinateur vient de succomber, dans la nuit du 6 mai, frappé par une congestion cérébrale. L'ataxie le condamnait depuis de longs mois à une immobilité d'autant plus cruelle que le grand artiste avait conservé sa lucidité au milieu de ses souffrances. Il était âgé de soixante-six ans.

    Grévin débuta comme employé à la Compagnie du Paris-Lyon-Méditerranée. Ses premiers essais comme dessinateur attirèrent l'attention de Philippon, directeur du Journal Amusant, qui se l'attacha comme collaborateur.

    C'est alors qu'il créa ces délicieux types de Parisiennes qu'il reproduisit en les variant à l'infini, dans le Charivari, dans le Petit Journal pour rire, et dans nombre d'albums artistiques.

    C'est à Saint-Mandé, dans son atelier, qu'il se livrait à ses travaux favoris. Grévin était aussi costumier théâtral. Judic, Théo, toutes ces divettes à la mode durant une période de dix ou douze ans, et toutes les danseuses de féerie, furent habillées d'après ses dessins. Le légendaire ballet de la neige du Voyage dans la Lune, avec les hirondelles roses et bleues, est resté un chef-d'oeuvre en son genre.

    Le nom de Grévin, attaché au fameux musée de figures de cire du boulevard, marquera en outre dans l'histoire de la caricature et évoquera toujours le souvenir d'un art délicat et charmant dont la modernité reste immuable.

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