La mode
Nous constatons avec plaisir que la grâce et le style s'unissent d'une façon très heureuse pour la création des robes de bal ; elles sont d'une élégance simple qui ravit les gens de goût : pas de surcharge, de garnitures lourdes ou inutiles: tout est combiné à souhait ponr faire un cadre seyant à la beauté de la femme.
Nous retrouvons dans toutes les robes le même genre de coupe, le fourreau collant ou à peu près auquel est adjointe la traîne. La gaze et le tulle brodés dominent dans l'ensemble des tissus légers; lain et l'autre sont agrémentés des pampilles les plus variées : pampilles de perles, de chenille, de petites plumes ou de fleurs. Ces robes légères ont toujours un transparent de soie, taffetas ou satin. Les corsages se plissent, se drapent, se coulissent : les uns taillés à petites pointes; d'autres rentrés dans la jupe et emprisonnés à la taille par une haute ceinture a coques droites remontant jusqu'à la ceinture sur le côté ; ces coques sont irrégulières, la plus grande dépassant de beaucoup la plus petite.
Les robes garnies de plumes, le sont avec discrétion, ce sont de petits rouleautés de plumes qui ornent le bas et le décolleté. La petite manche bouffante à gigot est très portée, ainsi que les noeuds d'épaule; ceux-ci plus particulièrement destinés aux jeunes filles. Quand on met quelque chose dans les cheveux, ce rien qui ne doit pas grossir le volume de la tête, doit être assorti aux ornements de la robe : perles, fleurs ou plumes.
Les robes de dentelle pour les jeunes femmes sont très appréciées, et le manteau de cour, ainsi que le cornet Watteau en dentelle, ont un succès croissant. On attache aussi, au dos d u décolleté de la robe, un noeud « suivez-moi » à bouts flottants élégamment noué.
La gaze, le tulle, le crêpe et la mousseline de soie, employés pour la robe de bal, se froncent légèrement sur le fourreau; quelquefois l'étoffe est pincée par quelques plis au-dessous de la hanche pour donner un petit mouvement, mais c'est tout, la mode étant de plus en plus aux formes plates, collantes, dessinant absolument les coutures.
Les robes plus sérieuses pour le bal, convenant aux femmes qui ne dansent plus et aux mamans, s'exécutent, soit en dentelle sur des transparents de soie superbe, soit en pékinés de toutes nuances ou en soies brochées sur fond noir, des fleurettes roses, paille, bleu céleste, violette de Parme, blanches sur vieux rose, etc., semées comme des étoiles. Sur ces robes on déploie le grand luxe des vieux points, de la guipure de Venise ancienne où moderne, imitant les merveilleux dessins Renaissance ; beaucoup de point à l'aiguille aussi et de vieilles dentelles de-Flandre aux tons roux. Les sorties de bal sont toujours de même, c'està- diie de jolies mantes douillettes et légères, garnies de plumes ou de fourrure avec des doublures éclatantes ou d'une couleur très tendre. J'en cite une entre autres en crépon brodé rose de chine, doublée de plumes blanches, un vrai duvet le cygne; un grand col de vieille guipure fermé par une cordelière rose et argent est la seule garniture. A propos d'argent, rappelons en finissant que les pampilles et broderies d'argent émaillent de leur doux éclat la dentelle, le tulle et la gaze dont on fait les robes de bal ; ces toilettes ont beaucoup de style.