La mode
Les chapeaux sont loin d'être simplifiés par les modes d'automne, bien que le chapeau en feutre semble devoir être, à première vue, un chapeau simplet. Rien n'est plus osé, au contraire, que ce chapeau tout empanaché de plumes et pique d>- noeuds de ruban audacieux, et il acquiert même un grand style quand il est complété par des brides croisées venant du bavolet.
J'ai parlé du bouquet de trois plumes, dit prince de Galles, très goûté, des couronnes de plumes de diverses couleurs, qui font croire à des choux de rubans posés côte à côte; voici, maintenant, une nouvelle fantaisie originale qui consiste à garnir toute la passe ou rebord du chapeau de plume frisées retournées ; l'effet est gracieux, et l'ornement des plus seyants. Nous voyons des plumes de toutes couleurs, mais les plumes noires sont eu majorité.
Je note aussi les fonds de fantaisie en tissus brodés, en jais noir, les résilles de pierreries, le; petits sequins, pastilles d'or, d'acier, de vieil argent et de turquoises, constituant une calotte brillante qui s'adapte par des chaînons à la passe de feutre de castor, de velours ou de peluche. Les bords en feutre longs poils, contrastant avec l'uni en feutre à grain très fin, seront presque la rcglf pour la coiffure enfantine.
Aux plumes frisées qui semblent jusqu'à présent la garniture préférée, il convient d'associer au même degré, dans la mode nouvelle, les aile posées sur le côté, en cocarde, et les oiseaux entiers dont je ne garantis pas l'authenticité en fait de plumage; car plus d'un qui semble un coq, par exemple, si l'on en juge par sa tête et-son poitrail devient tout à coup un volatile des plus fantastiques, car à la place de la queue à laquelle il a droit, vient s'ébouriffer une touffe de plumes frisées noires ou une aigrette de marabouts scintillante de pierreries, qui l'auréole d'une façon coquette e' charmante autant que fantaisiste.
Puisque nous en sommes encore au chapitre des plumes, n'oublions pas que mantes et robes en sont garnies, et que cela fait de charmantes bordures frisées et légères en attendant les riches garnitures de fourrure qui se préparent, en castor, astrakan, loutre, chinchilla, zibeline, et que d'autres encore!... Ces bandes de fourrure se feront généralement étroites, et garniront des panneaux des quilles, des fentes simulées et se disposeront en encadrements ou superposées sur le fourreau de la jupe ronde, toujours indépendante de la traîne quand il y a deux étoffes.
On peut dire que les jockeys, dont les formes sont aussi variées que le nombre des costumes sont l'élément dominant dans le domaine des manches, ainsi que la manche bouffante à laquelle on donne du cachet, par le dessin du poignet plus ou moins haut et découpé de toutes les façons possibles Les corsages défient ainsi toute banalité ; on peut en prendre un nombre quelconque semblant avoir de l'analogie si l'on a choisi des corsages à pointes; eh bien, sur l'un, dont le haut est un empiècement en velours, assorti au jockey, plisse mollement en coquille, c'est la demi-ceinture en velours qui coupera en pointe aiguë la taille au-dessus d'une basque froncée et retournée; ailleurs cette pointe sera accusée par de petits noeuds « chevalier de la Légion d'honneur », en galon d'or, qui termineront le plastron, ainsi fermé jusqu'en haut, et encadré de bretelles de pékini assorties au tablier pointu et aux manches de U robe. Le corselet que l'on édifie avec des galons, des rubans en ligne ou croisés, ou des parties d'étoffe brodée, est encore une variété du corsage à pointe, ainsi que la ceinture châtelaine.
Les corsages froncés en guimpe ou froncés a un empiècement ne sont pas non plus uniformes, des motifs de broderies ou des ganses dessinent les gerbes, accusent les plis, ou bien les froncés sarrêtent sous des rangées de petits boutons; ce genre est gentil et très jeunet, il fait bien sur les robes foncées à la taille dont la blouse se trouve ainsi retenue et sébouriffe ensuite en basques. Les mantes sont en ce moment la joie des yeux. On singénie à les rendre de plus enp lus élégantes et à tirer des effets dattraction des doublures éclatantes, non par la dureté de la couleur, mais au contraire par la délicatesse et la fraîcheur du coloris. Jen cueille une au passage, en soie changeante grenat rouge et bleu pâle avec doublure paille. Lempiècement est brodé, ainsi que le col, les pattes et la ceinture qui ferment le devant, de perles irisées. A noter encore une pelisse héliotrope à pli Watteau, doublée vieux rose et fermée par une bande de zibeline avec tête.