Sommaire :

Les manœuvres de l’Est. — Les principaux chefs

1. LE GENERAL SAUSSIER, généralissime . — Saussier (Félix-Gustave), est né à Troyes, le 10 janvier 1828. Sorti de Saint-Cyr en 1850, il entre comme sous-lieutenant à la légion étrangère, et part avec elle comme lieutenant pour la Crimée.

Il fit ensuite partie des expéditions d'Italie, de Kabylie et du Mexique.

En 1870, nous le retrouvons à la tète du 41e de ligne, qu'il commande avec une vigueur extraordinaire dans les batailles sous Metz. Le colonel Saussier protesta contre la capitulation, s'évada et, servit en 1871, comme général de brigade, à la tête d'une division des armées de l'Ouest.

Après la guerre éclata la terrible insurrection d'Algérie. Le général Saussier est placé à la tête de, la colonne de la Kabylie orientale ; d'avril à octobre 1871, il livre 45 combats, tous victorieux.

Général de division le 6 janvier 1878, d'abord à Perpignan, puis à Nancy, il est investi, en 1879, du commandement du 19e corps d'armée. En cette qualité, il réprime, l'insurrection de l'Aurès.

Le 17 août 1880, il passe au commandement du 19 corps, mais le quitte, l'année suivante, rappelé en Algérie , où la situation est devenue très critique. Le 6 octobre 1881, il prend, avec les pouvoirs les plus étendus, le commandement en chef du corps expéditionnaire de Tunisie. En quelques semaines, le général Saussier pacifie ce pays.

Nommé gouverneur militaire de Paris le 27 mars 1884, le général Saussier a vu ses pouvoirs renouvelés pour la deuxième fois, le 22 mars 1890.

2. LE GÉNÉRAL DE MIRIBEL, chef d'état-major général de l'armée. — Né à Montbonnot, en Dauphiné, M. de Miribel prit part, comme lieutenant d'artillerie, au siège de S��baslopol. Il prit part également aux campagnes d'Italie et du Mexique et lfut blessé à Solférino et à Puebla. Pendant la guerre, il fut employé à la défense de Paris. Nommé général en mai 1875, il eut le commandement de la 31e brigade d'infanterie, représenta la France aux manoeuvres allemandes de 1877 et devint enfin chef d'état-major sous les ministres de Rochebouët et Borel. En juillet 1880, il fut nommé divisionnaire.

Il commandait la 28e division à Lyon, quand Gambetta le mit à la tète de l'état-major général. Après la chute du cabinet Gambetta, M. de Miribel resta confiné dans les comités techniques, où sa haute expérience rendit des services signalés. Enfin, le 21 octobre 1888, il fut nommé au commandement du 6 corps. C'est là que M. de Freycinet vint le chercher pour lui confier de nouveau la direction de l'état-major général.

3. LE GÉNÉRAL DE GALLIFFET, commandant en chef de l'armée de l'Ouest. — Né à Paris en janvier 1830, engagé militaire en 1818, sous-lieutenant en 1853, M. de Galliffet était colonel à 37 ans, général de division à 45 ans.

On connaît ses exploits légendaires du Mexique et de Sedan.

Depuis son retour de captivité, M. de Galliffet s'est consacré entièrement à son rôle de général de cavalerie et de chef d'armée. Il est aujourd'hui inspecteur d'armée, membre du Conseil supérieur de la guerre, grand-croix de la Légion d'honneur.

4. LE GÉNÉRAL DAVOUT, DUC D'AUERSTJEDT, commandant en chef l'armée de l'Est. — Le commandant en chef de l'armée, formée par la réunion des 7° et 8° corps, est le petit-neveu de Davout, duc d'Auerstaedt et prince d'Eckmülh. Il est né à Escolives (Yonne), le 2 août 1829 ; il est passé par La Flèche et est sorti de Saint-Cyr en 1849. Il fut envoyé en 1852 en Algérie et fît, en qualité de capitaine de turcos, la campagne d'Italie. Au moment de la guerre franco-allemande, il était colonel du 95e de ligne.

A Rezonville, à Saint-Privat, à Noisonville, le colonel Davout et son régiment se couvrirent eo gloire.

Après la chute de la Commune, il fut promu général de brigade (24 juin 1871).

Divisionnaire le 25 décembre 1877, il fut choisi comme chef d'état-major général par le général Gresloy en 1879, puis il commanda successivement les 10e et 19e corps, et devint gouverneur militaire de Lyon. Il a quitté ces fonctions pour devenir inspecteur d'armée.

Il est grand-croix de la Légion d'honneur.

5. LE GÉNÉRAL GALLAND, commandant en chef le 5° corps d'armée. — Le général Galland est né à Paris en 1827 ; il est sorti de Saint-Cyr en 1848 et a fait toute sa carrière dans l'infanterie. Il prit part aux campagnes d'Italie et de Cochinchine, où il se conduisit brillamment.

Il fut, le 12 août 1864, promu au grade de chef de bataillon ; il avait encore ce grade en 1870. Son régiment, le 47e fut décimé à Woerth ; il fut blessé au pied en ralliant ses hommes. Il concourut ensuite à la défense de Paris et fut nommé colonel en 1871.

Général de brigade en 1878, il reçut, en 1881, le commandement d'une des brigades envoyées en Tunisie. Le 31 août 1883, il fut nommé divisionnaire et prit peu après le commandement de la 35e division d'infanterie à Bordeaux. A la fin de décembre 1887, le commandement du 8° corps étant devenu vacant, le général Galland en fut chargé ; il y resta jusqu'à la fin de 1889, époque à laquelle le ministre l'appela au commandement du 5° corps.

6. LE GÉNÉRAL JAMONT, commandant en chef le 6e corps d'armée. — Le général a soixante ans ; il est né en 1831 à Saint-Philibert-de-Granlieu, dans la Loire-Inférieure. Sorti de l'Ecole polytechnique en 1852 et lieutenant au 1er octobre, il était chevalier de la Légion d'honneur dès l'année suivante. Il obtint cette récompense à la bataille Tracktir, dans laquelle il fut blessé. Néanmoins, il ne devint capitaine qu'en 1859, grâce à une citation à l'ordre du jour. Nouveaux exploits en Chine, au combat, de Palikao. Encore employé en Cochinchine, puis au Mexique, M. Jamont était chef d'escadron depuis 1869, quand éclata la guerre contre l'Allemagne ; il prit part aux combats de Metz et fut amené en captivité en Allemagne.

Nous le trouvons général en 1880. C'est en cette qualité que, en 1885, il commanda l'artillerie au Tonkin ; il fut fait divisionnaire dans ce pays la même année et, peu après, chargé du commandement du corps d'occupation. C’est lui qui porta notre drapeau à Lao-Kay, où le Fleuve-Rouge sort de Chine.

A son retour en France, le général Jamont fut successivement chargé du commandement de la 21e division à Nantes, du 1er corps à Lille et, enfin, depuis mai 1890, du 6e corps.

7. LE GENERAL DE NEGRIER, commandant en chef le 7e corps. — François-Oscar de Négrier est fils du général de brigade Ernest-Frédéric-Raphaël de Négrier, né en 1799.

Le commandant du 7e corps est né à Belfort le 2 octobre 1839. C'est, après le général Brugère, le plus jeune des divisionnaires. Sorti de Saint-Cyr en 1859, il prit part à la guerre franco-allemande comme capitaine, fui blessé à Saint-Privat et compris dans la.capitulation; mais il s'évada en brûlant la cervelle à un soldat allemand. Il servit ensuite en qualité de chef de bataillon dans l'armée de Faidherbe et fut blessé deux fois dans cette campagne. A peine rétabli, il partit pour l'Algérie où il prit part à la répression de l'insurrection arabe.

Au moment de l'insurrection de Bou-Amama, il était colonel et obtint de commander la légion étrangère. C'est lui qui détruisit la Koubba — chapelle et tombeau — de Sidi Cheikh, à El Abiod, où venait se retremper le fanatisme musulman. Sa conduite lui valut la croix de commandeur, et le 31 août 1883 il fut nommé général.

Le reste de la carrière du jeune et brillant général est trop connu pour que nous le racontions : rappelons seulement sa marche sur Lang-Son et sa blessure devant cette place. Le général de Négrier avait été nommé grand officier de la Légion d'honneur, après la prise de Bac-Ninh et d'Hong-Hoa.

Général de division depuis le 29 mars 1885, il commanda, de 1889 à 1890, le 11e corps à Nantes. Depuis le 1er février 1890, il est à la frontière à la tête du 7° corps.

8. LE GENERAL CRAMEZEL DE KERHUE, commandant en chef du 8° corps. — L e général Cramezel de Kerhué, commandeur de la Légion d'honneur, est né à Rennes, le 4 juillet 1831 ; il appartient à l'arme de la cavalerie ; il est passé par Saint-Cyr et a été nommé sous-lieutenant en 1851. Il était lieutenant au 4° hussards quand ce régiment fut envoyé on Crimée.

Sa conduite à Traktir d'abord, à Malakoff ensuite aux côtés du général Bourbaki, dont il était l'officier d'ordonnance, lui valut la croix de chevalier. Cependant, il ne fut nommé chef d'escadrons qu'en 1860. En 1870, il était lieutenant-colonel depuis l'année précédente. Fait prisonnier à Sedan, puis échangé, il fut nommé colonel par Gambetta, le 30 novembre 1870, et mis à la tête du 3° hussards, alors à Cherbourg.

En 1875, il fut nommé général de brigade ; en 1879 il représentait la France aux grandes manoeuvres allemandes. Au mois de septembre 1881, il fut nommé divisionnaire.

Il commande le 8e corps depuis le mois décembre 1889.

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