Le drame dOulllins.
Le 10 juin dernier, dans la matinée, le sous-brigadier Méjean, du poste d'Oullins, recevait la plainte d'un habitant de cette localité, M. Brosse, chez lequel un vol avait été commis pendant la nuit. Le sous-brigadier se mit immédiatement en campagne. Arrivé dans un étroit sentier, qui part du boulevard d'Yzeron pour longer la propriété de M. Chabrières-Arlès, Méjean, qui était en bourgeois, rencontra un individu de mine suspecte, portant un sac sous le bras. Cétait son voleur, un nommé Vendroux, repris de justice des plus dangereux. Pendant que l'agent se baissait pour examiner le contenu du sac, qui était en effet rempli des objets dérobés chez M. Brosse, Vendroux s'arma d'un énorme caillou et en asséna un coup terrible, sur la tête du malheureux Méjean. Etourdi par le choc, celui-ci essaya pourtant de lutter. Mais ce fut en vain. Le bandit le terrassa et, s'acharnant sur lui, le frappa à plusieurs reprises sur la tête avec la pierre dont il était armé. Puis, le laissant évanoui et baigné dans une mare de sang, il s'enfuit dans la direction des Aqueducs de Baunand. C'est, ce premier acte du drame que reproduit le haut de notre gravure.
Le second dessin représente Vendroux arrêté par deux courageux citoyens, MM. Goiffon et Masson. Le malfaiteur, nous l'avons dit, avait pris la fuite. Mais il avait été aperçu par le fermier de M. Chabrières-Arlès, M. Goiffon, qui se mit à sa poursuite en criant : à l'assassin! ». A ce moment arrivait, venant de Sainte-Foy, M. Masson, blanchisseur aux Aqueducs ; il barra la route au fugitif, qui essaya alors d'échapper en se jetant, dans un champ. Mais il fut bientôt rejoint, appréhendé el ligotté par MM. Goiffon et Masson.
Vendroux a été transféré à la prison Saint-Paul, a Lyon. Quant à sa victime, ses blessures sont horribles et très graves; mais on est à peu prés sur de sauver ce vaillant soldat du devoir.
Nos deux dessins, exécutés d'après des croquis faits sur les lieux, forment une reproduction très exacte de ce drame émouvant.
