Aux Environs de Lyon : Promenade a Crémieu.
Comme nous l'avons annoncé à nos lecteurs, et comme là belle saison nous y convie, nous leur ferons faire souvent d'intéressantes promenades aux environs de Lyon, grâce au crayon si habile, de notre dessinateur M. G. Giranne.
Crémieu, cette antique petite ville qui à conservé si complètement son aspect d'autrefois, sera une de nos premières stations. Le chemin de fer (ligne de Saint-Genis-d'Aoste) nous y transporte aujourd'hui et, chose curieuse, cela n'a pas trop modifié son caractère original. En apercevant ce vieux donjon haut perché, ces remparts démantelés, ces portes à mâchicoulis, ces tours aux créneaux ébréchés, on rêve tout un monde du moyen âge. Cette nature calme et sauvage, ces gorges profondes, cette végétation centenaire, tout contribue par surcroît, à faire aimer ce coin pittoresque si apprécié des artistes et des promeneurs.
Notre premier dessin représente la Tour de l'Horloge, plantée audacieusement sur les rochers de St-Hippolyte avec sa porte en ogive, restes d'un château qui était habité au moyen âge par des bénédictins. Mais ces derniers en furent chassés par le baron des Adrets, malgré les solides et nombreux, remparts dont ils s'étaient entourés, et dont plusieurs sont encore debout.
Quant a notre deuxième dessin, il retrace exactement la longue perspective de la vieille Halle avec, dans le fond, le charmant décor de Saint-Hippolyte aux tons si chatoyants, et la haute tour de l'Horloge dont nous venons de parler. Cette halle, très ancienne construction, aux toits moussus et vermoulus, abrite les marchés aux grains hebdomadaires et on y remarque de très anciennes mesures, sortes d'entonnoirs de pierre usés par le temps.
Autour de la Halle se groupent de bizarres petites maisons aux architectures originales, où se retrouvent d'assez intéressantes sculptures, épaves de la féodale demeure dont on aperçoit, au sommet de Saint-Laurent, les ruines envahies par le lierre. Une de ces maisons possède deux colonnettes surmontées de deux têtes sculptées. On l'appelle Maison des Deux Pendus, sans doute à cause des sinistres légendes quon raconte à son propos dans le pays.
Nous reviendrons, dans un de nos prochains numéros, sur ce charmant petit coin du Dauphiné et nous en donnerons encore plusieurs autres vues intéressantes.