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    La mode

    Maintenant que nous avons fait connaître à nos lectrices toutes les nouveautés intéressantes de la saison, qu'elles nous permettent, pour aujourd'hui, de leur donner quelques conseils, plus prosaïques sans doute, mais non pas inutiles, sur les moyens de rendre à leurs vêtements déjà portés le lustre et l'éclat du neuf.

    Il vous est possible de remettre à neuf les vêtements de velours qui peuvent être tachés, usés ou miroités. Il faut, bien entendu, découdre ces habits quelconques, pour opérer lé par lé, morceau par morceau.

    On met des braises bien rouges dans un réchaud ; sur ce réchaud, on place une plaque de cuivre épaisse, de dimensions convenables. Quand elle est très chaude, on dispose dessus du linge plié en plusieurs doubles et mouillé à l'eau bouillante.

    Puis on étend, sur ce linge, son velours qui y repose du côté de l'envers. Ne vous effrayez pas de voir s'en élever une vapeur noire très épaisse.

    C'est le moment de passer, avec une extrême légèreté, une brosse douce sur le velours. Enlevez- le ensuite et faites-le sécher à plat sur une table. Sec, il aura recouvré toute sa beauté.

    Il est facile aussi de nettoyer, à la maison, les fichus de laine blanche, dont on fait si avantageusement usage pendant l'hiver, pour se couvrir la tête ou les épaules, lorsqu'on se promène dans le parc ou le jardin.

    Préparez une mousse, en faisant bouillir du bon savon de Marseille blanc dans de l'eau de pluie. Pendant que le savon fond dans l'eau, on battez continuellement celle-ci. Plongez dans la mousse obtenue le fichu qui a été, au préalable, trempé dans de l'eau claire, tiédie. Pressez dans vos mains sans frotter. Recommencez avec une nouvelle mousse. Rincez ensuite le fichu dans de l'eau douce et claire, tiède. Ce n'est pas fini.

    Faites dissoudre, dans les trois quarts et demi d'un litre d'eau pas trop chaude, deux cuillerées de gomme arabique pulvérisée. Amalgamez bien. Quand vous avez obtenu un liquide épais, vous y plongez le fichu, que vous pressez plusieurs fois entre vos mains. Il ne reste plus qu'à tordre, d'abord dans les mains, puis dans des serviette très blanches. On fait sécher le fichu en l'attachant, tout le long de ses bords, à une nappe ou grande serviette, et en le recouvrant d'un autre linge.

    La femme de chambre peut aussi remettre en état les soies blanches et noires. La soie blanche brochée se nettoie à la mie de pain. La soie blanche unie demande le procédé suivant (il n'est pas question du satin) : Faites dissoudre du savon mou dans de l'eau aussi chaude que la main peut le supporter. Frottez la soie entre vos mains, dans cette eau savonneuse ; arrêtez-vous un peu plus longtemps sur les taches. Rincez à l'eau tiède. Pour sécher cette soie, étendez-la en l'épinglant sur un linge. Rien ne vaut le fiel de boeuf pour la soie noire (et pour d'autres étoffes encore). On jette la liqueur bilieuse contenue dans la vésicule que vous savez, dans autant d'eau bouillante qu'il est nécessaire. Avec l'aide d'une éponge trempée dans ce liquide, on nettoie la soie, à l'endroit et à l'envers (le tissu est étendu sur une table). On rince à l'eau claire, toujours sur la table, toujours des deux côtés, toujours à l'éponge.

    On fait ensuite dissoudre un peu de gomme arabique ou de gélatine dans de l'eau, on humecte son éponge de ce nouveau liquide, pour la passer sur l'envers de la soie. On épingle celle-ci sur un linge pour la faire sécher.

    Un moyen certain d'enlever les taches de graisse sur les soies noires et marron, c'est de les frotter à l'aide de papier d'emballage de couleur brune, que tout le monde connaît. La friction doit être vigoureuse, elle réussit alors parfaitement.

    Beaucoup de grandes dames soigneuses font laver, sous leurs yeux, les points les plus précieux, toutes les fois qu'il faut en venir là, car les belles dentelles se blanchissent le moins souvent possible.

    Le nettoyage est du reste facile. On fait une mousse chaude, avec de l'eau de pluie et du savon à la glycérine. Les dentelles, qui ont été roulées sur un flacon de cristal, sous une bande de toile fine, y sont plongées et y restent douze heures. On renouvelle la mousse trois fois et on procède toujours de même. On rince ensuite, mais pas entièrement, c'est-à-dire qu'on plonge de nouveau le flacon habillé de dentelle dans une eau douce et claire, mais qu'on l'en retire presque immédiatement.

    Le savon qui reste sert à donner un peu de tenue au point, sous la pression du fer chaud. On épingle chaque picot pour repasser la dentelle sous une mousseline ; elle est posée de façon que le fer passe sur l'envers. Quand tout est fini, ou relève chaque fleur écrasée avec un bâtonnet d'ivoire. Des duchesses font ainsi blanchir, en leur présence, leurs merveilleuses dentelles héréditaires : l'Argentan, l'Alençon, l'Angleterre, etc.

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